Eleakli, Le Monde Obscur
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Eleakli, Le Monde Obscur

Un monde nouveau a vu le jour; Eleakli. Ce monde peuplé de créatures de toutes sortes fut un jour tourmenté par une nouvelle force inconnue...
 
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 L'ennemi de mes ennemis...

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Erawiel
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Erawiel


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MessageSujet: L'ennemi de mes ennemis...    L'ennemi de mes ennemis...  Icon_minitimeJeu 26 Aoû 2010 - 11:27

Le soleil allait enfin bientôt disparraitre, laissant un minimum de visibilité aux yeux sensibles de l'elfe noire. Arpantant le monde avec pour seule guide la lune, elle fuyait comme la peste la lumière trop intense de l'astre du jour. Cependant, après s'être fait jetté en dehors de pratiquement toutes les villes dans lesquelles elle avait mit les pieds, petites bourgade ou grande citée, la drow décida de se perdre un peu, loin des endroits peuplés. C'est ainsi qu'au gré du vent elle se retrouva à passer le jour dans une grotte qui semblait délaissé de la plus part des vivants depuis bien longtemps.

Avec une main sur son dos courbaturé, Erawiel se leva du sol de pierre de peine et de misère. Elle s'étira bruyament avant de lacher un grognement marabout. Dans ces endroit désert, son repas ne serait pas des plus copieux en ce début de période nocturne. Balayant le plancher de sa vision maintenant adapté à la mi-noirceure, elle ne trouva qu'un rat dégoutant qui tentait de se cacher dans un coin de la grotte depuis qu'il avait vu du mouvement de la part de la mage noire. Celle-ci haussa les épaules. Toutes ces nuits de survie solitaire l'avait endurci au goût souvent abominable des seules proies qu'elle pouvait trouver.

Erawiel soupira à la vue pitoyable de l'animal qui essayait désespérément de fuire par une petite craque dans le mur de roche. Elle sorti un coupeau de table ouvragé qu'elle avait dérobé à une des dernières taverne de laquelle elle s'était fait renvoyer à coup de pied, s'approcha sans prendre la peine d'être silencieuse et égorgea rapidement le rongeur qui n'avait eu aucune chance. Normalement, cette créature aurait souffert tous les tourments possibles avant d'être achevée. Sa torture n'aurait terminé qu'une fois que la nécromancienne aurait fini de s'amuser.

Mais étrangement, elle n'avait pas la tête à jouer dernièrement. Bien qu'elle méprisait... pas mal tout le monde, son isolement l'affectait plus qu'elle ne voulait le croire.

Avançant tout en découpant son petit rat, l'elfe noire se dirrigea vers l'ouverture de la grotte pour prendre une bouffée d'air frais. À peine avait-elle mit le pied dehors, une brise qui s'agitait depuis un bon moment déjà fit tomber le capuchon qu'elle avait coutûme de toujours garder sur sa tête. Comme il était impossible de le remettre en place sans tacher ses vêtements de sang d'animal, Erawiel fit ce qu'elle faisait toujours dès que quelque chose allait mal: elle maudit les dieux, les blâmant pour sa vie de misère et pour chaque petits inconvénients qui se trouvait au travers de sa route.

Brandissant son poing- ou plutôt brandissant son rat mort- elle lança une insulte ou deux en direction du ciel, espérant qu'on entende sa colère plus ou moins passagère avant de prendre une bouchée de son déjeuné cru pendant qu'il était encore chaud.

L'elfe noire s'assit sur le sol dur, les jambes croisées, avec la soudain impression que quelqu'un avait peut-être entendu son cri de rage. Elle regarda nerveusement autour... rien. Les terres avoisinantes étaient aussi vides de vivants que le ciel l'était de ses nuages. Mais à peine s'élança-t-elle pour une deuxième bouchée que ce sentiment se fit plus fort. Peut-être était-elle devenue mentalement instable? Mais elle préfèrait de pas prendre de chance. Se relevant d'un bon, elle pointa son jolie couteau d'office vers le vide qui lui faisait face et demanda d'une voix calme:


-S'il y a quelqu'un qui rôde, vous feriez mieux de vous montrer. Car si c'est moi qui vous trouve, vous regretterez d'avoir eu la brillante idée de passer par ici!
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Nubia
Déesse fondatrice du meilleur monde qui soit ! Et fière représentante du BGC
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MessageSujet: Re: L'ennemi de mes ennemis...    L'ennemi de mes ennemis...  Icon_minitimeVen 10 Sep 2010 - 21:42

Les derniers instants de lumières disparaissaient dans l'horizon, tout au loin. Au sens opposé, on pouvait apercevoir la noirceur qui, d'ici quelques heures, aurait prit possession des cieux. Cet instant précis, où soleil et lune se livraient bataille au-dessus des mortels, alors que tout le monde connaissait le gagnant, était magnifique. Ça donnait l'étrange impression d'être coincé entre deux mondes... Les mortels ne se disaient peut-être pas des choses de la sorte; ils en voyaient tellement, de levés et couchés de soleil. Ce genre d'évènement n'avait plus grand chose de poétique, tout comme la brise du soir ou encore les premières pluies.

Pourtant, si quelqu'un avait su que cela pouvait impressionner les dieux, il n'en aurait sans doute pas cru ses yeux. Évidemment, ceux-ci ne le diront jamais à voix haute, ils ne voudraient pas être surpris à être affectés par de telles banalités. Enfin... Pour Nubia, c'était le cas. De toute façon, personne ne pouvait la voir, ici... Elle était seule, dans ces ruines qu'elle avait adoptées comme sa nouvelle maison. Bon, elle n'était ici que depuis peu, et elle ne comptait pas y rester infiniment non plus. Toutes ces pierres poussiéreuses éparpillées là où elles ne devraient pas, ça ne faisait que lui rappeler des souvenirs plutôt mauvais. Des choses qu'elle n'avait pas oubliées, mais auxquelles elle ne désirait pas particulièrement penser. La déesse n'était venue s'installer ici que parce qu'elle était sûre de ne croiser personne... Et peut-être aussi parce qu'il était dans ses habitudes de s'asseoir ainsi sur un trône qu'elle avait nommé le sien. Peut-être que cela la faisait se sentir puissante, qui sait ? Parfois, si elle oubliait les couchés de soleil, les forêts denses et les goutelettes de rosée, elle avait l'impression de retomber dans une autre dimension... Elle n'aimait pas cela du tout.

Un bref soupir s'échappa de ses lèvres. Ça ne pouvait continuer ainsi. Nubia, qui voulait reprendre de sa force initiale, celle qui avait réussi à retirer la vie d'un de ses pairs, était maintenant dans ce monde où tous lui étaient inférieurs et où elle ne restait qu'une fugitive. Il lui faudrait agir, un jour ou l'autre. En vérité... Elle n'était plus certaine de rien. C'était bien une des raisons cachées derrière ce soupir.

La lueur du jour disparaissant, elle décida de ne pas rester ici. La probabilité de voyageurs en ces terres maudites durant la nuit était presque nulle, alors elle n'avait pas vraiment de craintes à sortir de son "antre". Disons que même si elle essayait de se fondre dans la foule d'une ville, elle ne passerait quand même pas inaperçue... N'importe qui pourrait sentir son aura anormale. Cette sensation qui se dégageait d'elle ne pouvait tromper personne.

C'est d'une démarche lente et silencieuse que Nubia sortit de la "salle" du trône. Elle grimpa sur les blocs de pierre, levant les yeux vers la lune encore lointaine. Quelque chose la tracassait. Depuis hier, elle n'était pas seule. Elle ne pouvait pas se tromper; quelqu'un avait fait campement non loin. Sur le coup, la jeune femme avait peu prêté attention à l'être vivant que son esprit avait sentit : ç'aurait pu être n'importe quoi, comme une bête sauvage. Mais la force qu'elle ressentait était bien trop imposante pour être un animal. Donc, par mesure de précaution, elle avait d'abord choisi de l'ignorer et d'attendre que la personne en question passe son chemin. Mais, au comble du malheur, il - ou elle, ou cela, peu importe - avait décidé de passer la journée dans le coin.

« Et puis quoi encore ! Ce n'est pas comme s'il y a grand chose à voir ici... »

Comme si cela ne s'appliquait pas à sa personne. Malgré tout, Nubia ne pouvait s'empêcher de fulminer à devoir se cacher de la sorte. Ça allait simplement contre tous ses principes. Cependant, maintenant que la noirceur tombait... Qu'est-ce qui l'empêchait d'aller jeter un coup d'oeil ? S'il le fallait, elle éliminerait cette présence indésirable, ce n'était pas compliqué. Elle était juste un tantinet curieuse.

Heureusement que la divinité n'avait pas l'habitude de porter quoi que ce soit aux pieds, ainsi elle ne faisait aucun bruit. Ses pieds frôlaient l'herbe et la terre en toute subtilité, alors que ces sens la menaient vers la paroi des montagnes qui commençaient à se former à cet endroit. Elle n'avait jamais vraiment prit le temps d'observer les alentours, alors elle ne savait pas si elle risquait d'arriver face à face avec l'étranger, ou si elle pourrait le surprendre.

« Peu importe, je veux juste savoir qui il est... »

Au même moment, la présence sembla se mouvoir et même approcher, alors que Nubia n'avait pas sentit de geste de sa part dans les dernières heures. Elle cessa tout mouvement, ce qui était plutôt stupide puisqu'elle était totalement à découvert. De toute façon, la paroi rocheuse était encore à plusieurs dizaines mètres de sa location. En vérité, cet ancien royaume était un peu plus grand que ce qu'elle avait d'abord cru. Dans ce genre de situations, ça l'avantageait grandement. La déesse continua d'approcher rapidement, scrutant les environs. Elle décida d'ailleurs d'ignorer ses sens magiques, car si elle se concentrait dessus, elle risquait de se faire repérer seulement en utilisant ses pouvoirs.

Soudainement, une coup de vent balaya le royaume, alors que Nubia s'était mise à longer le mur à-pic. Ç'aurait pu être n'importe quelle brise qui soufflait, mais elle prit la déesse par surprise puisqu'elle fut suivit d'un grognement quelconque. La jeune femme s'immbolisa presque instantannément, entendant les quelques paroles pas très claires. En décodant finalement les injures qui semblaient êtres adressées aux divinités, ses yeux s'écarquillèrent.
Un sourire éclaira son visage.

Ses pairs semblaient réellement moins appréciés qu'ils ne le laissaient croire, après tout.

Elle décida par la suite de se concentrer sur sa situation présente. La voix provenait vraisemblablement de cette immense cavité creusée dans le roc, quelques mètres à sa gauche. Tout en demeurant discrète, Nubia longea lentement la paroi. Pourquoi tant de mal pour un simple mortel ? Elle n'aimait pas vraiment faire trente-six détours pour arriver à ses fins, mais pour une fois, elle faisait autre chose qu'être assise à réfléchir, alors pourquoi pas ? Elle s'arrêta une fois de plus lorsque la voix s'éleva de nouveau, cette fois-ci beaucoup plus près. Oups ?

- Oh, provocante et téméraire.

Nubia laissa un petit rire. Il était maintenant évident que l'étranger était une étrangère, et qu'elle n'avait pas peur de n'importe quoi. Mais comme cela l'amusait, elle décida de ne pas se montrer immédiatement ainsi, directement devant elle. Non, elle préféra continuer à marcher le long du mur rocheux, en toute quiétude, alors qu'elle savait bien que cette mortelle devait être plutôt tendue à l'instant même. Elle l'aperçut finalement, à l'entrée de la caverne. N'y portant pas trop attention pour le moment, la déesse se contente de prendre postition sur le mur, les bras croisés.

- Trouvée.

La jeune femme esquissa un petit sourire narquois, fixant le firmament maintenant à demi étoilé.

- J'imagine que cela va m'éviter un assassinat affreusement douloureux ? Hmh...

Elle ferma les paupières, puis avança jusqu'à quelque pas de la femme. Lui faisant maintenant face, elle rouvrit les yeux, la scrutant un peu plus de son regard vide. Un sourcil s'arqua à la vue de cette peau étrangement sombre.

- S'il y a quelqu'un qui rôde ici, ce n'est certainement pas moi, commenta Nubia en continuant d'observer cette inconnue, insinuant évidemment qu'elle avait été ici plus longtemps.

Au fond, la déesse apparaissait sur Eleakli, faisait de ces territoires le sien et repoussait les vrais habitants de ce monde. C'était une réaction plutôt typique de cette jeune femme possessive, finalement. Mais bon, tout cela, la mortelle n'en était pas au courant - et elle ne le serait pas !
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Erawiel
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MessageSujet: Re: L'ennemi de mes ennemis...    L'ennemi de mes ennemis...  Icon_minitimeMar 21 Déc 2010 - 19:52

Toujours scrutant les ténèbres de ses yeux pâles, une ridicule petite lame en main, l'elfe noir retenait son souffle. Elle était à l'affût de tout bruit qu'elle pouvait percevoir, ne serait-ce que le bruissement inhabituel d'un caillou frottant contre le sol de pièrre. Quelque chose ou quelqu'un était dans les environs- et se rapprochait-, elle en était plus que certaine, maintenant. Était-ce vraiment une si mauvaise chose? Erawiel n'aurait su se l'avouer. Mais au fond de son coeur, si coeur elle avait, elle souhaitait que quelqu'un soit dans les environs. Même si ce n'était que pour l'envoyer balader, au moins elle aurait eu son échange de mot e la nuit.

La nécromancienne abaissa un peu son couteau d'office et tenta de prendre son courage à deux mains afin de faire un ou deux pas, histoire de vérifier si une créature se cachait là ou elle n'avait pas de vision. Mais étrangement, ses jambes refusaient d'obéir à ses pensées qui lui ordonnaient de bouger.

Mais avant qu'un seul de ses muscle ne se décide à faire son travail, une femme apparu non loin d'elle, sortant de derrière le mur du côté de la caverne. À première vue, elle avait l'air un brin perdue, se promenant ainsi les yeux fermés. Erawiel la dévisagea, fronçant les fourcils, et tomba littéralement sur le derrière lorseque l'étrangère ouvra à son tour les yeux pour l'observer. L'expression de celle-ci offusqua quelque peu la drow.

-C'est moi que tu regardes ainsi? marmona-t-elle.

Cette question était à moitier sincère, puisqu'il était difficile de dire où la femme regardait... Elle était dépourvue de pupilles.

Après que son interlocutrice ait parlé, Erawiel ne s'en senti que plus offusquée. Pour qui cette personne se prennait-elle? Faire comme si ces terre désertes étaient territoire pour qui que ce soit.
La mage noire se leva lentement, lançant un autre juron dans sa langue natale sous son souffle pour son dos endomagé par le sol trop dure. Puis elle se dressa sur toute sa grandeur pour faire face à l'étrangère... Avant de remarquer qu'elle était loin d'être plus grande que l'autre et finalement ne pas se trouver intimidante du tout. Tout de même, souhaitant toujours avoir le dernier mot, elle rétorqua:

-Je ne rôde pas, j'étais à cet endroit précis avant toi, cette nuit. Et puis c'est pas comme si je dérangeais ou quoi que ce soit..!

L'elfe noire s'arrêta net lorse qu'elle remarqua qu'elle avait échapé son semblant d'arme dans sa chute tentait d'avoir l'air menaçante- ou même crédible- en pointant vers l'intruse une moitier de rongeur sanguinolant. Elle soupira bruyament avant de se frapper violement le front de la paume d'une main, et lancer son déjeuner par terre de l'autre. De toute façon, l'excitation lui avait coupé l'apétit.
Elle lança un dernier regard dégouté sur la petite carcasse, et fit quelques pas subtil vers l'arrière, en direction de son couteau, sans toutefois se pencher pour le prendre. Un tel geste pourrait être prit comme une menace et donc engendrer une suite d'évennements ridicules, de longues querelles et finalement l'expulsion des lieux. S'y était habituée, Erawiel ne prenait plus le risque de laisser du métal parler à sa place. Celà, cependant, n'empêchait en rien son attitude arrogante et déplacée qu'elle avait toujours arborée.

-Qu'est-ce que tu veux? Des explications? Que je parte? Un restant? fit-elle en pointant le sol. Parce que je préfère le dire maintenant, j'en ai marre d'être dans le trouble pour un oui ou pour un non. Et c'est exactement pourquoi je suis venu dans cet endroit que je pensais désert, d'ailleurs!

Elle ne fit rien pour cacher son humeur assomante. Elle croisa simplement les bras sur son torax et regarda la nouvelle venue en tappant du pied.

Comme Erawiel espérait ne pas être rejetter tout de suite, malgré ses agirs détestables.
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Nubia
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MessageSujet: Re: L'ennemi de mes ennemis...    L'ennemi de mes ennemis...  Icon_minitimeDim 30 Jan 2011 - 22:27

Depuis sa grande isolation sur les terres d'Eleakli, Nubia n'avait pas vraiment fait de longs voyages. D'abord et avant tout, la principale raison aurait parfaitement pu être sa haine envers cette dimension créée des mains souillées de ses ex-confrères. Cependant, ce n'était pas réellement une cause valable pour s'empêcher de vivre. Mais, peu importe ce qui l'arrêtait, la déesse n'avait même pas encore croisé de ces magnifiques cours d'eau, ou de forêts élues domiciles par la faune et la flore. Pour dire vrai, elle n'avait encore croisé que l'ombre d'un assassin qui brillait par son absence et qui n'était pas du genre bavard de toute façon, un homme doté de pouvoirs un peu trop exagéré à son goût - pour un mortel, à quoi les dieux avaient-ils pensé ? - et un être céleste auquel elle faisait de son mieux pour ne pas penser. Tout cela pour conclure que cette femme était la deuxième mortelle qu'elle avait rencontrée.

Étrangement, elle ne l'avait pas approché avec haine et dégoût, mais on aurait plutôt dit qu'une certaine lueur d'amusement brillait dans ses yeux. Cela avait du se faire sentir dans ses paroles, car la femme ne sembla pas tout à fait satisfaite du fait qu'elle crut pointer avec justesse. Bien que le visage de la divinité n'arbora qu'un air neutre, elle regarda la réaction qui s'en suivit comme s'il s'agissait d'un curieux spectacle. Se faire tutoyer ainsi et sur ce ton... cette soirée serait plutôt divertissante.

Nubia décida de ne pas répondre. Elle ne désirait pas particulièrement s'obstiner à dire qu'elle était coincée dans cet endroit paumé depuis beaucoup plus de jours que cette mortelle; ce n'était pas le genre de chose dont elle avait l'habitude de se vanter. Elle ne songea pas un instant que sa juste présence immobile et silencieuse aurait pu frustrer l'étrangère. De toute évidence, cette pensée n'eut même pas le temps de surgir que la femme sembla calmer ses ardeurs. Son arme était tombée.

« Elle doit être en train de regretter d'avoir été aussi amère... Sans défense. »

Et voilà la vraie nature des mortelles, selon Nubia. Ils récitaient de belles paroles, se bombait le torse avec courage, mais dès que la situation se retournait contre eux, ils étaient prêts à tomber à genoux en suppliant les dieux de les épargner.

Mais elle avait tord.

La femme à la peau sombre réagit plutôt de façon découragée et lança par terre ce qui ressemblait à un rongeur sanguinolent tout en reculant en direction de son couteau. Cependant, elle n’y toucha pas, au grand étonnement de la déesse. Encore plus inattendu, l’inconnue la bombarda soudainement d’un tas de questions et de phrases qui laissaient comprendre une surdose d’exaspération. C’était tout un phénomène.

La divinité resta bête durant quelques secondes. Peut-être était-ce du à la simple audace de cette mortelle, ou plutôt du fait qu’elle n’avait pas le souvenir de s’être déjà fait parlé ainsi. Elle fronça les sourcils, ne quittant pas cette femme du regard - il faut bien le préciser. Le silence qui s’écoula était rempli d’une tension presque palpable. Puis, Nubia redressa lentement la tête, les yeux brillants.

- Ce que je veux... est en partie la même chose que toi. Mais pour le reste, tu ne me croirais pas de toute façon.

Un léger sourire s’était formé sur ses lèvres.

- Je ne compte pas te donner des ennuis, si c’est vraiment ce que tu redoutes, déclara-t-elle avant de poursuivre dans un murmure, enfin, c’est à toi que revient la décision.

Sans pour autant avoir l’air concerné par l’agacement qu’éprouvait la jeune femme, Nubia fit quelques pas lents, occupée à défaire les plis de ses manches un peu trop longues. Ses vêtements avaient déjà connu des temps meilleurs, c’était certain. Heureusement qu’il faisait sombre pour cette raison. Cela lui faisait penser : c’était plutôt étrange que cette femme décide de se montrer la nuit, alors que d’après ce que la déesse avait compris, les humains et autres créatures du genre préféraient voyager de jour. En fait, elle n’était plus trop sûre qu’elle soit humaine. Une chose restait clair dans sa tête cependant : qui ou quoi qu’elle soit, elle était bien la première personne de son genre que Nubia rencontrait.

Cette dernière continua à avancer, relevant la tête pour mieux observer son entourage. Sans demander l’avis de qui que ce soit, elle passa à côté de l’étrangère afin d’aller plus profondément dans la grotte. Jusqu’à maintenant, elle n’avait pas vraiment observé à l’extérieur de "son territoire", mais elle se rendit vite compte qu’elle n’avait pas loupé grand-chose.

- Cette caverne est affreuse.

Affirmatif. Ses bras de retour dans leur position croisée, la déesse continua de regarder les murs rocailleux dont l’intérêt était totalement absent. Au bout de quelques secondes, elle sembla se rappeler qu’elle n’était pas seule et détourna les yeux pour les reposer sur l’autre.

- Il faut réellement vouloir être tranquille pour venir dans cet endroit.

On pouvait déceler une pointe de moquerie dans sa voix. Malgré tout, Nubia était bien consciente qu’elle n’était pas mieux. Cependant, elle croyait avoir une meilleure raison qu’elle d’être prise à rester dans un coin aussi paumé. Mais comme il s’agissait de la déesse déchue, alors c’était tout à fait normal de sa part de penser ainsi. Au fond, elle ne savait rien de cette femme aux yeux argentés. Il lui aurait été bien facile d’aller jusqu’à celle-ci et de dévoiler son histoire d’un effleurement, vu le don qu’elle possédait de lire les âmes. Ça aurait été le cas, si elle n’avait pas eu l’air d’être prête à mordre à tout moment. Ce n’était pas comme si Nubia avait peur, seulement, elle s’amusait. D’un autre côté, totalement à l’opposé, elle ressentait un brin de frustration au fond de son être, de se faire traiter comme une égale. Mais même partagée entre ces impressions, son intérêt avait pris le dessus.

La jeune femme aux yeux blancs marcha pour refaire le tour de l’inconnue, puis s’approcha d’elle au point où son pied droit frôla un objet froid. Se penchant pour prendre le couteau, elle l’observa un instant en le retournant dans sa main. Puis, elle releva les yeux et, avec une expression séparée entre l’hautain et le sarcasme, elle lança le semblant d’arme plus loin.

- Malgré tout, je ne compte pas non plus partir, étant donné que j’avais les mêmes attentes concernant la solitude. Tu es consciente que tu pourrais autant être dans le pétrin ici, n'est-ce pas ?

L'ombre d'un sourire aux sous-entendus sombres accompagna ces paroles.
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Erawiel
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MessageSujet: Re: L'ennemi de mes ennemis...    L'ennemi de mes ennemis...  Icon_minitimeLun 21 Mar 2011 - 14:24

"Pas d'ennuis..." D'une étrange façon, les paroles de son interlocutrice étaient rassurantes, mais ce, tout en ayant plus ou moins de sens. Confuse, l'elfe noir se contenta d'hausser un sourcil en guise de réponse aux doutes que les paroles de la femme laissaient sur leur chemin. Tous ces sous-entendus sournois auraient normallement irrité encore plus la nécromancienne. Mais sa curiosité avait été si solicité qu'elle décida de ne pas trop serrer les poings.

C'est alors que la femme aux yeux blancs s'approcha lentement, mais suffisemment pour rendre Erawiel mal à l'aise. Quelque chose chez elle était anormal. Une puissante énergie jamais resentie auparavant. Elle fit un ou deux pas vers l'arrière et laissa cette femme parler dans prononcer mot. Par contre certaines pensées vinrent à son esprit malgré elle.

"Affreuse? À quoi s'attendait-elle en regardant dans une caverne en roche?"

Elle soupira silencieusement, un sourire en coin incontrôllablement accroché à son visage. Mis à part le sentiment de malaise épprouvé par la présence de l'étrangère, l'elfe noire s'en trouvait aussi intrigué. Cette personne était étrange, et semblait aussi surprise et curieuse d'avoir croisé âme qui vive dans ce bout de pays déserté. Qui ne le serait pas, après tout? Venir ici est bien la dernière chose que même quelqu'un en recherche de solitude penserait faire.

C'était d'ailleurs ce que cette intruse semblait vouloir insinuer avec un ton de voix qui commençait à déplaire à la nécromencienne. Celle-ci fit un effort pour garder sa langue derrière ses dents, mais elle savait pertinemment que malgré son voeu de ne pas s'attirer de trouble, il n'en faudrait que peu pour échapper une insolence à l'égard de son interlocutrice. C'était bête comme ça, l'orgueil et la susceptibilité étaient parmis ses traits de caractère les plus forts.

L'étrangère s'approcha encore d'elle et poussa son arme plus loin. Erawiel ne se sentait plus amusée du tout. Serrant les dents et les poings, elle se dit que décidement, peu importe où elle irait, il y aurait toujours quelqu'un pour l'embêter, et ce même si c'était dans le plus paumé des endroits imaginable. Une envie de se plaquer violemment la main au front la saisie, mais elle se retint.

Soudain, au mélange des paroles et du sourire de cette femme en blanc, la mage noire ne pu contenir son mécontentement. Dans une volée de postillions, et lança quelques jurons en language drow et s'adressa directement à cette trouble-paix.

-Tu m'avais dit pas d'ennuis, et maintenant je suis dans le pétrin pour n'avoir absolument rien fait? Vas falloir te décider, on a pas idée de changer d'avis d'une manière aussi inconstance! Naaaann mais tu te prend pour qui, venir déranger mon souper et gâcher mon apétit comme ça! Si jte plais pas y'a rien qui te retient à cet endroit précis, merci bonsoir!

Elle croisa les bras et fit la moue avant de marmonner:

-Maudit soient ces satanés dieux de malheure. Jamais tranquille. Jamais de répis. Pas même un déjeuner en paix...

Et le reste fut plus ou moins compréhensible.
Elle regarda brièvement son couteau un peu plus loin au sol sans même l'intention d'aller le chercher. Le temps qu'elle se retourne et se penche, elle aurait l'occasion de se faire poignarder dans le dos à plusieurs reprises. On apprend ces choses là dans une société où jouer de la sournoiserie elle une coutûme populaire. Mieux vaut rester sans arme que d'envoyer en l'air le peu de défense qui nous reste.

Cependant, malgré le ton arrogant et les manières mal polies de l'étrangère, Erawiel n'en ressentait pas d'hostilité direct. Peut-être se trompait-elle, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait plus que de la mauvaise volonté dans ses actes. Tant mieux si c'était le cas. Ce n'était pas avec un couteau de cuisine à quelque mètres d'elle et (presque) aucune opportunité d'utiliser ses dons qu'elle allait survive si un conflit était pour éclater.

L'elfe noire commençais sérieusement à se demander ce que ce cheveux sur la soupe lui voulait, et elle tenta de lui faire comprendre en tentant de soutenir son semblant de regard. Mais il était si difficile de fixer ce vide qu'elle regarda à son tour l'intérieur de sa grotte avant de lui demander tout simplement:

-Qu'est-ce qu'il va falloir que je fasse si je veux rester ici sans ennuis? Ça serait vachement embêtant d'avoir à partir et risquer de rencontrer de ces pourritures d'humains sur mon chemin, pour tout dire.

Sur ces derniers mot, son ton était devenu plus calme, mais plus amer. Elle continua de fixer son trou de pierre, les sourcils froncés, et en se mordant l'intérieur des joues.
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MessageSujet: Re: L'ennemi de mes ennemis...    L'ennemi de mes ennemis...  Icon_minitimeDim 24 Avr 2011 - 0:38

Ne rien laisser paraître. Rester neutre. Ces deux éléments mixés ensemble résultaient de la frustration, il semblait. Évidemment, les paroles qui accompagnaient ces conditions y étaient également pour quelque chose. Cela avait l'air tout à fait normal, comme réaction.

Au lieu d'ajouter quoique ce soit qui aurait pu aider sa cause, comme une phrase réconfortante ou un rire franc, Nubia garda les lèvres légèrement courbées en un sourire malicieux et les yeux fixés dans ceux de la jeune femme. Alors qu'elle vit exactement, seconde par seconde, les émotions grandir et s'entrechoquer dans ses iris argentés, elle faisait quelques calculs du genre sur ce qu'elle observait.

Le résultat arriva bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru. La déesse eut un bref mouvement de recul face à l'explosion tant attendue de la mortelle. Elle ne comprit pas tout à fait les premiers mots qu'elle prononça, mais elle ne manqua certainement pas ceux qui suivirent. Ça alors ! C'était encore mieux que tout à l'heure. Nubia ne sut pas vraiment comment réagir à son tour, puisque chaque fois qu'elle crut que la femme avait terminé, elle ajoutait quelque chose d'autre. Cela ne prit pas de temps avant que son sourire soit disparu, laissant place à un air neutre et, si on regardait bien, abasourdi.

« Je me prends pour... ? » répéta-t-elle pour elle-même avant de se faire couper par un marmonnement qui s'échappa une fois de plus de ces lèvres noires.

La divinité déchue ouvrit grandement ses yeux vides, puis, mélangée entre l'agacement et le contentement, elle pencha pour la seconde option. Malgré tout, elle était curieuse : comment se faisait-il qu'une mortelle puisse autant vouloir maudir les dieux ? S'était-il passé des choses qu'elle ignorait ? Peut-être que de croiser cette jeune femme l'aiderait, après tout...

Nubia baissa les yeux, toujours avec cet air impartial. Cette femme ne pouvait pas avoir deviné sa nature céleste, c'était impossible. Elle ne lui parlerait certainement pas de la sorte si ça avait été le cas. Peut-être Luna avait-elle décidé de partir à sa recherche en voyant sa disparition, qu'elle avait semé le chaos dans le monde afin de la retrouver et avait fini par abandonner son devoir initial, qui devait sans aucun doute constituer à protéger ces humains si vulnérables ? En y réfléchissant davantage, cette possibilité parut peu probable. Cette déesse créatrice ne s'était jamais pointée, de toute façon, alors pourquoi l'aurait-elle fait sans que Nubia s'en rende compte ?

Tandis que ses pensées continuèrent de se dérouler de la sorte, elle ne remarqua même pas l'inconnue qui semblait bien mal à l'aise de ne plus avoir son minable couteau. De toute façon, c'était bien le dernier de ses soucis. La déesse se rendit cependant bientôt compte du regard qui tentait de croiser le sien, puis elle reposa justement ses yeux sur son sujet principal - bien que cela ne fit pas un changement considérable que de regarder le plancher. Mais enfin, elle reprit la parole en prétendant ne pas vouloir partir pour certaines raisons. La partie portant sur "ces pourritures d'humains" piqua tout particulièrement l'intérêt de la jeune femme en blanc.

Nubia put sentir que bien qu'elle sembla plus raisonnable sur sa contrariété, l'étrangère - maintenant encore plus étrange - restait vexée. Elle continua de contempler le regard dur de la femme, qui promenait à son tour sa vue sur le plancher. Se rendant soudainement compte qu'une question venait de lui être posée, la divinité considéra quelques instants sa réponse.

- Rien... Absolument rien.

Elle recula de quelques pas, toujours en regardant l'inconnue, puis se retourna brusquement pour faire face à l'entrée de la caverne. Le ciel teinté d'encre et parsemé d'étincelles l'accueillit comme dans un berceau. Elle n'était plus frustrée du tout. En fait, elle ne l'avait peut-être même pas été en commençant. Cette mortelle avait dit plusieurs choses auxquelles elle ne s'attendait pas tout à fait en cette nuit tiède, et elle voulait encore en entendre. Il était à peu près temps qu'elle apprenne certaines choses... sur ses ennemis.

- Je ne compte pas t'ennuyer très longtemps. Dis-moi... Qu'est-ce que tu es ?

Elle cessa de marcher et leva un de ses pieds nus vers l'arrière afin d'essuyer la couche de poussière venant du sol de la grotte. Nubia releva ensuite la tête et se retourna une fois de plus vers la jeune femme à la peau noire. Cela commençait à être plus clair, à présent... Cette couleur de peau n'était sans doute pas très répandue chez les humains, et alors peut-être n'en était-elle pas une. Elle ne se posa même pas de questions sur la tournure de sa phrase, qui était en fait un peu offensant. Les mains croisées devant elle, la déesse demanda, paraissant toujours sérieuse :

- Pourquoi portes-tu autant de haine envers les autres ? Les Humains... Les Dieux...

Son effort de rester posée s'évapora bientôt alors qu'elle se remis à sourire de façon espiègle. Elle allait sans doute avoir une longue histoire pour répondre à sa question, mais cela valait bien la peine, si elle désirait quelques informations sur le "monde extérieur". Et, également sur cette personne en face d'elle, qui était décidément un coup de chance à étudier.

- Mais ne te fais aucun soucis, ces créatures n'ont pas l'habitude de venir dans le coin. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs.

Elle rit silencieusement, comme si elle était seule - car oui, elle avait l'habitude de rire toute seule - avant de se rendre compte qu'elle avait bel et bien dit "ces créatures". Tout en espérant que ce choix de mots passerait inaperçu, Nubia prit anodinement une mèche de cheveux pour jouer avec.
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