Soleil VS Lune Noir VS Blanc

La reine elfique Gwellaouen ne pouvait pas rester dans son royaume, la forêt ancestrale, sans s'empêcher de retomber sans cesse dans ses pensées. Plus la reine restait seule longtemps, plus ces pensées revenaient à son seul but. Celui de railler tout le continent pour lui confirmer une paix durable. Ainsi, plusieurs signes apperçus dans les étoiles et la nature confirmaient des problèmes à venir. Tout était des plus flou, mais la nature ne mentait jamais. Dans sa propre opinion, Gwen reliait toujours ses signes avant coureurs d'une guerre proche ou lointaine à une bataille qui eut lieu maintes années auparavant: où ses parents perdirent la vie. La pauvre Elfe y laissait alors tomber une larme face à tant de brutalité.

Pourtant, si les Elfes Noirs devaient être reliés à tout cela, rien ne laissait croire qu'ils en étaient les instigateurs. La jeune Elfe vit beaucoup de choses depuis quelques temps donc peu pourrait la surprendre. Son esprit lui laissait croire que les Elfes des cités souterraines se retrouveraient à la cause d'une terrible guerre. Cependant, son coeur l'a menait à tout autre chose, mais même si elle cherchait tant bien que mal la cause de tous ces signes, rien n'aboutissait. *Peut-être les dieux le savaient'ils* songea t'elle avec espoir. Avec les jours qui passaient, les Elfes virent bien évidemment le visage très songeur de leur reine. Les plus sages pensaient alors le temps venu de railler les humains. Téméraire à son habitude, Gwellaouen approuva les plus âgés, mais ressemblant toujours à de jeunes Elfes.

Grâce à la nature et ses pensées obsédantes à produire un monde meilleur, Gwen allait bientôt entrer dans le château d'Elorie où gouvernait le premier roi humain qu'un Elfe renconterait. Peut-être y en avait-il eut d'autres, mais l'histoire du peuple des forêts l'oublia. Nessa, son plus fidèle archer, accompagnait de nouveau Gwen. Il ne désirait pas qu'il lui arrive quelque problème et puis, elle était la reine: la voix des Elfes et ne devait certes pas se promener seule. Rien ne pourrait éloigner Nessa de Gwellaouen. On pourrait même croire à de l'amour. Émotion que l'Elfe voyait parfois dans les yeux de sa reine. Cependant, cet amour ne lui était pas destiné.

La lente traversée du royaume d'Elorie leurs valut plusieurs regards bienveillants. Gwellaouen portait une tunique verte lui descendant jusqu'au genoux et protégeant ses bras du froid. Ses bottes brunes lui montaient jusqu'aux genoux. De plus, de magnifiques tresses embellissaient ses cheveux blonds comme le soleil se réflétant dans le crépuscule. Le climat était doux laissant planer une petite brise. Tout de même, deux capes couleur gris vert protégeaient chacune l'un des deux Elfes du temps frisquait de la nuit approchant rapidement: voir trop pour ces êtres terrifiés par le noir. Pour sa part, Nessa, les yeux aussi verts et les cheveux aussi blonds, portait des vêtements semblables à ceux de sa reine, mais un pantalon laissaient descendrent la longueur de ses bottes plus basses que ceux de Gwen.

Sous certains sifflements d'hommes, Gwen entra dans le château d'Elorie. Elle se mouvait avec une grâce divine. Nessa gardait son arc et ses flèches prêt pour protéger Gwen contre tous ces hommes s'il le fallait. Cette dernière lui dit: **Ce n'est pas la peine. On y est.** Au fait, on n'appercevait aucune arme chez la reine Elfe. Comme Nessa, un carquois non visible, était attaché à sa jambe droite. On penserait alors la reine dépendante de son chevalier servant. Il ne fallait pourtant pas se fier aux aparences.

Gwen ne savait pas comment demander une audience avec un roi humain. ]*Leurs coutûmes sont certainement différentes des nôtres* songea t'elle avec un sourire face à tant de diversité en Eleakli.

- On devrait demander à quelqu'un dit Nessa sérieux comme toujours. Il continua: et il ne fait pas totalement noir. Un garde nous y mènera donc sûrement.

Gwellaouen soupira ne sachant réellement pas comment se comporter dans un château humain. Tout semblait si...artificiel, si lointain de la forêt, de la nature. Elle porta ensuite son regard sur les différentes statues présentes dans la cour. Surprise par ces jolies pièces d'art, Gwen s'en approcha alors en en touchant une d'une main. Nessa l'a suivit rapidement. Curieuse et souhaitant apprendre, elle dit en elfique:

- C'est bizzare tout cela. Pourquoi les humains les construiraient?

- On dit que c'est pour honorer des gens, des rois probablement ou des héros dit Nessa en haussant les épaules ne s'y intéressant pas plus que cela.

Gwellaouen était si absorbée dans sa contemplation qu'elle ne remarqua même pas une présence toute proche.

Depuis la première aube qu’elle a vue, Erawiel s’était juré de se cacher à tout prix de cet astre maudit. En quittant Thessalie, l’elfe noire ne voyageait maintenant que de nuit, s’évitant du même fait le regard soupçonneux de tous ces êtres qui couraient la surface du monde. Elle ne leur en voulait pas, elle connaissait la réputation des elfes noirs en dehors de leur monde sous-terrain, plus ou moins exagérée soit-elle. Cruels et sans pitié sont les elfes noirs. Ils tuent sans remord, torturent les corps comme l’esprit de ceux qui le méritent, disaient-on. Ayant été elle-même victime de leurs supplices, Erawiel connaissait mieux que tout le monde ce dont ils étaient capable, mais ne comptait rien faire pour réparer leur réputation, car elle continuait tout de même de suivre leur façon de penser même si s’éloigner le plus possible de ce peuple déchu. Elle tuerait de sang froid les impertinents sans intérêt qui se retrouverait en travers de son chemin s’il ne s’avérait pas d’un défi quelconque.

Poursuivant sa route entre le sud et l’est durant plusieurs nuits, Erawiel finit par arriver au pas d’un petit château, beaucoup moins imposant que celui de Thessalie. La lune commençait à se diriger vers la cime des arbres de l’ouest, signe que le soleil ferait bientôt sa cruelle apparition. Le temps se faisait pressant, il fallait trouver un endroit où se cacher et prendre un peu de repos. Elle réussi à se faufiler à l’insu des gardes qui somnolaient sur place à une heure si matinale. La mage, qui ne trouva là aucune auberge ou taverne pour accueillir les voyageurs, abouti dans une vaste cour à ciel ouvert où se trouvaient plus de végétation et de monuments que nulle part où elle était encore allée. Parcourant des yeux l’endroit, elle chercha une petite place à l’abri des regards et de la lumière où elle pourrait se terrer durant le jour.

-Ce gros bosquet entouré de colonnes devrait faire l’affaire cette fois-ci, se dit-elle.

Elle écarta les branches, se blotti contre une colonne de marbre, et rabattit son capuchon devant ses yeux.

-C’est ridicule. J’ose espérer un lit douillet la prochaine fois!

Puis elle s’endormi jusqu’à ce que des bruits de pas dans l’herbe fraîche la tire de son sommeil. Heureusement, la nuit commençait déjà à tomber à ce moment. Elle se leva et s’approcha en silence des voix qu’elle entendait. Des voix douces et mélodieuses, rappelant celle des elfes… Elle risqua un coup d’œil près de la statue et vit deux silhouettes élancées et majestueuses se tenir devant, commentant cette œuvre des hommes. Alors c’était vrai ! Il y avait vraiment des elfes qui s’entremêlaient au monde des humains ! Il y avait une femme et un homme. Celui-ci semblait sur ses gardes, comme s’il protégeait un trésor d’une valeur insoupçonnée.

Erawiel s’approcha encore, jusqu’à être à quelques à quelques pas des deux elfes, qui ne semblaient pas l’avoir remarqué.

-Ces humains ont la mémoire si courte que pour ne pas oublier leurs héros, ils les façonnent dans la pierre ! Drôle de moyen pour rendre hommage à quelqu’un qui nous est cher, ne pensez-vous pas? dit-elle d’un ton moqueur. Ayant reprit un air sérieux elle ajouta : que vaut la présence d’elfes dans le monde simple des hommes ?

La reine Elfe continuait son observation des sculptures humaines. Peu de gens se trouvaient dans la cour du château d'Elorie à ce moment tardif de la journée. Donc les Elfes ne semblaient pas démontrer une quelconque gêne ou dégoût par leur présence. La reine pouvait étudier avec curiosité cette nouvelle forme d'art. À l'inverse, Gwellaouen de même que Nessa, se trouvaient entourés de maintes visage de tous ces gens tombant sous le charme de la beauté de leur figure, de leur corps svelte de même que le son mélodieux de leur voix. Malgré l'innocence de Gwellaouen sur ce point, sa présence fut connue de tous les habitants du château d'Elorie le lendemain matin. Puis, des rumeurs circuleront et se dirigeraient éventuellement dans tous les coins d'Eleakli et inexorablement vers la grande Thessalie. Les hommes parleraient alors des Elfes et prendraient peur en ce posant milles et unes interrogations...Une question flotterait sur leurs lèvres: mais pourquoi les créatures sylvestres quittaient soudainement leur forêt. Le mort guerre tombait alors de la bouche des guerriers toujours prêt au combat. Des rumeurs sans réponses qui aboutiront finalement aux oreilles d'un jeune garçon. Un jeune homme ayant le pouvoir d'appeler le loup en lui.

Sur le moment, Gwellaouen s'émerveillait seulement de la créativité humaine. La création ne possédait réellement pas les elfes qui tendaient à garder la nature intacte. Même sans ce besoin important de vivre unit avec la nature, les Elfes se sentaient incapables d'aussi belles choses. Pourtant, le mot beau ne semblait pas l'avis de toutes les personnes ici présentes à Elorie.

Les deux Elfes se retournèrent sur eux-mêmes à l'arrivée opportuniste d'une jeune femme. Celle-ci se moquait manifestement du don définit comme la créativité humaine. Elle se demandait même ce que de grands Elfes trouvaient d'intéressant à visiter une ville si petite et faible humaine. *C'est pour les aider que l'on est ici* pensa Gwen n'aimant pas tellement le ton sur lequel parlait la jeune femme. Les Elfes appréciaient les humains et leurs merveilleuses inventions, mais ne désiraient pas faire partit de ce monde. Cette espèce semblait ignorante...trop même. Gwellaouen doutait donc que le roi l'a croirait pour les signes avant coureurs de jours sombres à venir relevés par la nature.

Cependant, pendant que sa reine était plongée dans ses propres pensées, Nessa observa longuement la nouvelle venue et comprit qu'elle n'appartenait pas à l'espèce humaine. Sa peau, clairement noire, ressortait un peu de sous sa capuche et se réflétait grâce au peu de lumière du crépuscule. **Ma reine. Cette femme est une Elfe noire. Ne faites rien. Je m'en charge.** Gwen ne put arrêter son brave Elfe face à ce soudain acte de courage. Nessa s'élança au devant d'elle pour la protéger. On voyait un air sérieux et déterminé sur son visage d'albâtre et doux.

Puisque qu'il ne connaissait pas le langage humain, il dit en Elfique:

- Je sais que vous êtes une Elfe Noire. Si vous voulez vous débarrassez de Gwen il faudra me passer sur le corps!

Les derniers mots sortirent de la bouche de l'Elfe comme un cri venant droit du coeur. Il serait maintenant difficile de lui faire lâcher prise, car l'Elfe colérique ne lâchait pas un seul des gestes d'Erawiel. Pourtant, Gwen habituée à ces sautes d'humeur, repoussa Nessa gentiment: **S'il te plaît. Ne te comportes pas comme eux** lui dit-elle parlant d'eux comme étant les Elfes noirs. L'Elfe comprit le malaise de sa reine face à cette comparaison et l'a laissa parlementer avec l'Elfe noire.

- Je suis Gwellaouen et la reine des Elfes et c'est Nessa avança t'elle avec sa voix chantonnante, mais en langage humain. Les Elfes ne connaissaient la langue de leurs antagonistes.

Par après, Gwen prit une grande respiration se donnant du courage et regarda au niveau des yeux d'Erawiel:

- Qui êtes-vous? Êtes-vous vraiment une Elfe Noire?

Ces paroles n'empêcha pas la reine de subitement ressentir un frisson de peur, de dégoût et de tristesse. Tant de brutalité...Pourquoi...Sa mère...Son père. La jeune Elfe ferma un instant les yeux laissant échapper quelques larmes d'un désespoir qu'elle croyait avoir oublié depuis longtemps. Nessa l'entoura de ses bras:

- Ma reine dit-il sur un ton compréhensif. Il releva ensuite la tête vers l'Elfe Noire en lui disant sur un ton acerbe, mais tout de même contrôlé comme les Elfes en avaient les aptitudes:

- J'aimerais que vous nous disiez enfin ce que vous êtes venue faire ici.

Nessa souhaitait avoir la certitude que l'Elfe noire ne les suivait pas depuis quelques jours pour mieux les abattre dans leur sommeil. Ainsi, ses pairs tuèrent bien les précédentes voix des Elfes: celle-ci tenterait peut-être de continuer ce vil travail. Puis, Gwen se défit gentiment de l'emprise de Nessa pour finalement ajouter:

- Nous ne voulons pas votre mort.

Ces paroles sortirent difficilement comme si les mots étaient entachés de peine, de tristesse...L'homme Elfe ne dit rien, mais on remarquait sur son visage son désaccord avec sa reine.

Les deux Elfes ne bougèrent pas devant cette nouvelle personne croyant que tout geste brusque de leur part pourrait les mener à la mort. Tout cela, malgré le fait qu'ils étaient tous les trois à l'intérieur d'une cour extérieur d'un majestueux château humain. Ainsi, l'agressivité des Elfes noirs se trouvait être connue des autres peuples d'Eleakli. En tout cas, des Elfes eux-mêmes qui vécurent même l'une de leur attaque sanglante plusieurs années plus tôt. Ils tenteraient donc de ne pas provoquer celle-ci.

Gwellaouen ne se souvint pas de la bataille puisqu'elle n'avait que cinq ans à l'époque. Cependant, Nessa revoyait sans cesse les combats défiler dans son esprit depuis quelques minutes. Il combattait aux côtés du roi ... Il fut le premier à l'avoir vu tomber et s'était précipité vers celui-ci pour apporter les soins nécessaires. Trop occupé par ses propres adversaires, il ne remarqa jamais son agresseur. Seulement aucun de ses soins soulagea le roi. Depuis ce jour, Nessa protégeait sa reine avec toute la ferveur qui lui était du. Il se sentait toujours coupable de ne pas l'avoir fait avec les parents de la jeune Elfe. Par ailleurs, Gwen était trop petite pour se rappeler de sa soeur, mais Nessa s'était aussi donner pour mission de protéger la princesse Maëlia de tout danger. Ainsi, ses pairs devaient certainement protéger cette dernière à cette heure tardive sans que la princesse s'en rende compte. Mais revenons à cette soirée devenant toujours plus fraîche, car le soleil disparaissait à l'horizon.

Erawiel leurs avait annoncé savoir parler la langue elfique et humaine ce qui alimentait la croyance de Gwellaouen qu'elle était bien une Elfe noire. Peu de gens connaissait leur langue mélodieuse tout comme mystérieuse...Sauf les dieux à bien y penser. Pourtant, une vérité surpris le duo qu'ils en reculèrent un peu à leur tour. *Elle aime lire* pensa Gwen confuse parce que cette vérité sortait de la bouche d'une Elfe noire. Les Elfes ne voyaient réellement pas leurs antagonistes plongés dans des bouquins pendant une journée entière. Non, pas ces êtres agressifs et sans coeur que les stéréotypes alimentaient sans cesse. En fait, en était-ce vraiment une où Nessa se trompait totalement?

Pourtant, leurs oreilles restèrent attentives à chaque paroles prononcées et les prochaines ne les laisseraient certainement pas sans voix. Erawiel voulait comprendre si Gwellaouen ne se retrouvait pas trop jeune pour gouverner son peuple malgré son visage sans âge. La concernée ne put que penser: *Comment a t'elle sut pour mon âge* se consterna t'elle plus que de ressortir une certaine frustration. À nouveau, la jeune reine pensa comme Nessa...Cette femme, non cette Elfe noire se trouvait peut-être sur le champs de bataille 14 ans plus tôt.

Gwen regarda alors Nessa pour obtenir son support. De plus, la nuit fit rapidement sa place dans la cour du château d'Elorie. La reine ne s'y sentait plus vraiment à l'aise malgré les hauts remparts qui protégeaient tous ses habitants. Nessa attrapa alors discrètement et affectueusement sa main et regarda tendrement sa reine dans les yeux: **Je sais ce que vous pensez. Celle-là cache quelque chose, car on ne peut pas deviner notre âge normalement.** Gwen, un peu destabilisée par le comportement de son compagnon, ajouta alors: **Mais si elle avait remarqué ma faiblesse de gouvern...**

- Je vous interdit de dire cela! prononça l'Elfe sans se rendre compte qu'il le dit tout haut. Honteux, il ne put que baisser ses yeux pour regarder le sol...Tres intéressant ces pierres tout à coup.

Gwen sursautait alors à la remarque de son ami pour regarder à nouveau vers Erawiel qui se retrouvait dorénavant sans capuchon. Ses cheveux blancs étaient décidément magnifiques. Pourtant, la jeune reine ne put s'empêcher de frissonner face à cette peau noire où sa détentrice tentait manifestement de désamorcer la tension installée en parlant innocement. *Oui, elle est très belle, mais...*

Par contre, n'y tenant plus, Nessa parla de nouveau. Il lâcha finalement la main de Gwen pour s'approcher d'Erawiel:

- Oui, c'est vrai notre reine est toute jeune ce qui ne l'empêche pas d'être remarquable!

Il jetta un coup d'oeil à Gwen pour s'assurer qu'elle ne dit absolument rien qui abaisserait son niveau de confiance. Pour sa part, celle-ci se contenta de sourire timidement heureuse que Nessa soit avec elle en cette soirée...Elle regarda le ciel devenu plus noir en se frictionnant les bras à cause de la fraîcheur de la nuit, mais surtout de peur. Elle détestait se promener après le coucher de soleil. Sans crier gare, Nessa continua alors de sermoner Erawiel:

- Puis, si vous Elfes noirs n'auriez pas tué nos personnes les plus importantes en notre royaume, Gwen pourrait encore simplement s'amuser et connaitrait même sa soeur! C'est de votre faute!

*J'ai une soeur* s'interrogea alors la reine des Elfes surprise un instant ne se rappelant même plus où elle se situait sur le coup ni même qui se tenait à un mètre. Cependant, elle se reprit rapidement se jurant d'avoir une discussion avec Nessa sur ce sujet. Gwellaouen s'avança à son tour vers Erawiel tentant de sourire. Pourtant, une peur la rongeait de l'intérieur.

**Nessa, pour ma soeur...Nous en disuterons lorsque nous reviendrons dans la forêt.** Nessa n'eut même pas besoin que Gwen l'aide. L'Elfe se recula sans rien ajouter de plus. Il remarqua bien son erreur en exposant l'autre héritère des Elfes à une Elfe noire. Néanmoins, Gwellaoeun prit la parole à son tour. Elle dit en Elfique pour éviter d'ameuter tous les humains se trouvant encore dans la cour extérieur:

- Non, il n'y a aucun problème avec votre aspect. Vous êtes ce que vous êtes et on n'y peut rien ...

Ces dernières paroles fut dites sur un ton de mépris pensant beaucoup plus sur la mentalité de son antagoniste que sur son physique. Gwen continua:

- ... J'aimerais savoir et j'aimerais que vous soyez honnête sur ce point. Êtiez-vous à la bataille entre nos deux peuples 14 ans plus tôt?

La reine regardait Erawiel tentant de n'avoir aucune émotion négative. Rien ne ressortait dans sa voix, mais l'on voyait une tristesse dans ses yeux. Elle souhaitait comprendre que cette Elfe noire n'était pas méchante voir différente des gens de son peuple...Surtout à cause de la lecture.

[Hrpg: Je trouve que ton rp était parfait comme cela. Tu m'as donné de l'inspiration.]

Après la révélation donnée par Nessa, Erawiel se rendit compte qu'elle avait laissé sur son passage à la guerre non une, mais deux orphelines. Et remarquant la réaction de Gwellaouen, on aurait cru que cette nouvelle était aussi surprenante pour cette dernière. L'atmosphère devenait tendue, encore plus depuis qu'elle avait découvert ses traits raciaux à ses deux interlocuteurs.

"Bien que cette discussion représente un certain danger pour ma vie, je commence à la trouver très... divertissante!" pensa-t-elle.

Les remarques belliqueuses incessantes que Nessa faisait pleuvoir sur la race entière des elfes noirs amusaient presque la mage. C'est donc ainsi que les races de la surface voyaient son peuple! Moins pire que ce qu'elle s'était imaginé, la plupart des injures lancées envers eux ont toujours été bien mérités. Ils étaient en effet vils et cruels, ne montrant qu'haine et dégout à tous les autres, et même à leurs confrères de la même espèce. Ils se haïssaient entre eux autant qu'ils détestaient les autres êtres en dehors de Dalaryl. Bref, rien de leur attitude n'attirait la sympathie de quiconque, et avec raison.

Lorsque la reine des elfes lui fit part de son opinion sur le physique plutôt révélant de l’elfe noir, cette dernière remarqua bien la touche d’amertume dans la voix de son antagoniste.

"Un peu plus et elle me disait cela en me crachant au visage!" se dit-elle intérieurement.

Finalement, suite à la question posée sur 14 ans plus tôt, Erawiel ne su quoi répondre. Elle avait envi de confirmer les craintes à son égard, par pur plaisir… Mais cela voudrait dire qu’elle se mettrait deux elfes à dos et ses pouvoirs lui seraient inutiles en cet endroit empli de vivants. Elle décida de ne pas jouer la carte de l’honnêteté sans pour autant lui mentir. Simplement en détournant la conversation, espérant que Gwellaouen oubli le sujet premier. Elle tenta de croiser le regard de cette dernière, mais elle semblait fuir son contact visuel ou simplement fixer le sol… Ceci était compréhensible, le suspense d’avoir une potentielle meurtrière devant soi devait être insupportable. Surtout si cette même personne avait peut-être fait parti du groupe qui avait tué ses parents… ce qui est exactement arrivé. Après un long moment, Erawiel se mit à parler.

-Ce n’a pas du être facile, s’élever seule et prendre la place sur le trône, le cœur encore en deuil. J’imagine que ce mâle qui darde un regard venimeux sur moi depuis le début vous a aidé tout ce temps, du moins, il doit se sentir très attaché à vous, je le sens… À voir la manière dont il se place devant vous, je suis certaine qu’il ferait tout pour vous protéger. Malgré le malheur qui vous a accablé, vous avez de la chance d’avoir un garde du corps aussi loyal... ou peut-être devrais-je dire aussi éprit.

Elle attendit de voir une réaction quelconque avec amusement avant de poursuivre.

-J’ignorais que vous aviez une sœur, comment donc a été décidé la prise de pouvoir entre vous deux? Oh! Désolé, j’ai oublié que vous ne l’avez jamais connu… Saviez-vous seulement que vous en aviez une?

Satisfaite du trouble qu’elle venait peut-être de semer dans leur esprit, la mage recula de trois pas et croisa les bras regardant alternativement Nessa et Gwellaouen. Si ce qu’elle leur avait dit les avait assez frappé, sans doute ne se remarqueraient-il pas qu’elle n’avait pas répondu à la question de la reine des elfes… Peut-être sortirait-elle vivante de cette nuit tourmentée, après tout.

Gwellaouen ressentait cette tension dans toutes les fibres de son corps. Les humains présents dans la cour du Château D’Elorie avaient aussi du capter la tension qui régnait entre le trio ou plutôt entre les Elfes et leur antagoniste près d'eux. Les hommes connaissaient bien la nature pacifique des premiers, ils n’en prirent pas peur. Cependant, ils avaient aussi curent de la nature belliqueuses de la deuxième. Ainsi, les quelques groupes d’humains formés préalablement se défirent. Chacun rentraient chez soit hâtif de se mettre en sécurité. Malgré tout, les soldats restaient à leur poste. De loin, ils pouvaient voir ce qu'il se passait avec le trio. Ils pourraient donc intervenir si les choses devenaient plus tendues encore.

Malheureusement, il était fort possible que les soldats devraint intervenir ce soir. Erawiel parla. Gwellaouen ne démontra aucune expression de peur ou d’hostilité sur son visage. Elle pensait très belle cette Elfe noire. Pourtant, elle lui faisait aussi peur…L’Elfe détournait sans cesse le regard pour soit observer les premières étoiles apparaîtrent dans le ciel soit regarder le sol à ses pieds. Gwen ne savait donc pas comment réagissait Nessa, mais le ressentait tout de même: il n'était pas calme.

Encore plus, Nessa faillit crier sa façon de penser à l’Elfe noire tant les propos lancés sur eux deux étaient sanglants. Il bouillait de rage, les poings serrés. En ce moment, il était impossible de faire entendre raison à l’Elfe. **Ma reine n’écoutez pas cette femme. Elle essaie de nous monter l’un contre l’autre.** Semblant plus calme à l’extérieur, Gwen tremblait de tristesse à l’intérieur. Elle ne s’attendait pas à tant de haine tellement que l’Elfe en oublia momentanément sa question préalable. Gwellaouen chercha alors à atteindre la douce main de Nessa pour tenter de le calmer sachant pertinemment que cela était voué à l’échec par rapport à la rage qui sortait par toutes les pores de l’Elfe aux cheveux blonds. Elle ne comprenait pas pourquoi Erawiel avança qu'il s'était éprit de sa reine. Peu importe, Gwen ne connaîtrait certainement pas la réponse ce soir sous toute cette tension.

Pourtant, la reine Elfe laissa retomber vivement sa main vers le sol. Elle venait d’entendre les dernières paroles d’Erawiel. *Ma sœur? La prise de pouvoir?* Sous le choc, Gwen tituba un peu. Alerte, Nessa l’a rattrapa vivement et l’enlaçant tendrement faisant croire à la véracité d'une partie des propos d'Erawiel. Si le regard de l'Elfe se trouvait être meurtrier préalablement, il était mortel en ce moment. Sans bouger, il fixait inlassablement Erawiel du regard. Aucun mot ne pourrait décrire l’image que les spectateurs avaient sous leurs yeux en ce moment. On penserait même qu’un nuage orageux menaçant apparut soudainement au-dessus des protagonistes et allait se déchirer à tout instant. Cependant, Nessa ne pouvait pas attraper son arc et donc attaquer. Gwen se tenait toujours au milieu de ses bras. Elle pleurait…

*Désolé, ma reine* pensa t’il culpabilisant. Les Elfes auraient du prévenir les deux jeunes héritières de leur existence commune. Cependant, et Nessa le premier, le peuple de la forêt souhaitait protéger Maëlia si Gwellaouen venait à périr. De cette manière, le peuple elfique, fortement éprouvé 14 ans plus tôt, garderait un pouvoir royal. Par contre, ce que Nessa ressentait en Gwen maintenant lui brisait le cœur. Dorénavant, il savait que le peuple avait prit la mauvaise décision. Les deux sœurs devaient vivre ensemble: elle ne l’ont pas fait.

Pour sa part, Gwellaouen normalement calme, ne put échapper aux sanglots amers qui se déversèrent en cascades le long de son beau visage ovale. Probablement pour plus de sécurité, la jeune reine chercha réconfort chez Nessa. Malgré ce que pensait l’Elfe, Gwen avait une confiance aveugle en lui. Ce ne fut pas sa faute s’il prononçait le nom de sa soeur quelques temps plus tôt. Malgré tout, cela n’empêchait pas que la jeune fille culpabilisait. Elle eut l’impression d’avoir repoussé Maëllia du pouvoir pour se l’accaparer. Sa communication télépathique qui suivit fut perçue sur un ton brisé, triste.

**Nessa. Connais-tu ma sœur? Pourquoi je ne l’ai jamais vu?**

Sans prendre réellement conscience du potentiel danger devant elle, Gwen désirait ardemment comprendre qu’elle ne blessait pas Maëllia en devenant reine. Nessa répondit sur un ton doux :

**Ma reine. N’écoutez pas ce que cette Elfe noire vous dit. Maëllia est heureuse.** Malgré ses paroles se voulant rassurantes, Nessa ne les croyait pas vraiment. Les Elfes se parlaient parfois de clans en clans. Un pisteur du clan de la princesse avoua à Nessa que celle-ci semblait triste. Cependant, l’Elfe n’avouerait rien de tel à Gwellaouen. En tout cas, pas en ce moment où l’Elfe Noire pourrait leur sauter dessus fort rapidement.

Gwen se calma et délaissa les bras de Nessa. De nouvelles larmes cessèrent d’apparaître sur son beau visage d’albâtre. Aussi déterminée à vaincre l’adversité comme à son habitude, la jeune reine posa alors son regard éclatant dans la lumière des torches et mouillé de larmes sur Erawiel. Ses magnifiques yeux verts reprirent soudainement un éclat déterminé. L’Elfe noire devrait prendre garde. Sur un ton plus ou moins élevé en Elfique, Gwellaouen avança:

- Pourquoi dites-vous cela? J’imagine que vous refuserez de nous dire votre nom alors.

En effet, il serait peu probable qu’une Elfe Noire ayant insultée la reine des Elfes lui rapporte son nom par après. Ce serait maladroitement signé son arrêt de mort devant chaque Elfe vivant sur Éleakli. Néanmoins, Gwen ne perdit pas sa politesse et s’excusa même de sa faiblesse un peu plus tôt avec une de ses forces.

- Puis, même si je suis certaine que vous allez en rire. Je m’excuse pour ma faiblesse. Vos insultes m’ont marqué gravement. Je ne connaissais pas ma sœur et vous me l’avez lancé au visage comme si j’avais usurpé le pouvoir…

À nouveau, des larmes coulèrent sur les joues de Gwellaouen. Elle tentait tant bien que mal de cacher cette faiblesse, sa faible confiance, à cette Elfe noire semblant si forte. Rien n’y fait. Plus Gwen effaçait ses larmes avec le dos de sa main droite, plus d’autres venaient. Puis, Nessa n’y tenant plus s’avança au devant de sa reine et lança:

- Je suis certain que vous étiez au combat 14 ans plus tôt! Je connais les gens de votre espèce! Vous insultez souvent pour vous détournez d’une situation embarrassante! Vous êtes mo…

Visiblement toujours en colère, Nessa alla prendre son arc. Assez rapide, Gwellaouen réussit, d’un simple toucher, d’éviter toute attaque bête de la part de son vaillant archer. Cependant, fougueuse elle-même, mais préférant la diplomatie elle lâcha faisant suite aux paroles de son compagnon:

- Maintenant, répondez-nous!

Étrangement, Gwen avait crié cet phrase sans doute sous le coup de l’émotion. Qui était cette Elfe noire? Une personne sur le champ de bataille 14 ans plus tôt? Connaissait-elle l’assassin de son père? Tant de question que Gwen en avait des picotements dans les yeux ... Ou la cause venait encore de sa culpabilité vis-à-vis Maëllia?

Gwellaouen respirait fort. Elle se releva tranquillement et se tint droite. La grâce de la reine des Elfes était divine disait t’on. En ce moment, cette rumeur démontrait certainement une vérité. En effet, sous le coup de toutes ces émotions négatives soit la colère, la tristesse et la culpabilité Gwellaouen restait gracieuse et gardait, par son physique, une position neutre. Celle-ci pourrait très certainement adoucir tout homme qui passait. Pourtant, il était loin de croire que ce don fonctionnerait avec une Elfe Noire. En tout cas, surtout lorsque celle-ci vous lançait des éclairs de haine.

Ainsi, Gwen essayait tant bien que mal de décoder les premières paroles d’Erawiel. Son antagoniste refusait de lui dire son nom. Pourquoi? *Elle a peur de son peuple?* pensa la jeune Elfe. Une tristesse l’envahit et un air interrogateur apparut soudainement sur son visage. Les Elfes noirs étaient-ils aussi hostiles que les Elfes les connaissaient par les guerres ou les histoires? Il semblait malheureusement que oui. Que pouvait avoir fait celle-ci pour s’être fait renié par son propre peuple? Gwellaouen n’y comprenait rien. Cependant, elle-même, n’aurait certainement jamais commis un tel acte à quelque Elfe et cela même si le crime serait assez grave. Rien en ce monde ne pouvait justifier de se faire bannir de son peuple, de son monde, de sa propre maison. Ceci était fort triste.

**Ma reine. Elle doit le mériter cette Elfe noire. Regardez de la manière dont elle nous traite. Si elle a été bannie: bien, ce devait être pour une bonne raison. **

*Mais pourquoi?* pensa Gwen. Celle-ci ne voulait pas croire les paroles de Nessa. Non, on ne pouvait pas commettre un tel crime. En tout cas, on devait avouer que ce fut la première fois que Gwellaouen entendait parler de bannissement alors elle ne savait pas vraiment comment y réagir que l’incompréhension soit être forcer de quitter sa famille, ses amis…Un instant, l’Elfe eut pitié d’Erawiel.

Avec toutes ses pensées en tête, elle entendit à peine les dernières paroles de l’Elfe noire. Celles-ci la fit cependant changer rapidement d’idée sur le compte d’Erawiel. Toute pitié disparut du regard de Gwellaouen.

*Obstinée?* pensa t’elle offusqué.

Un court instant, sous le coup de la colère, la reine alla faire apparaître son arc magique. Pourtant, elle se ravisa bien vite. On ne devait pas réagir comme ses ennemis. De plus, trop de fois son peuple ne l’a comprenait pas. Trop de détermination ne pouvait être elfique, mais Gwen savait qu’elle l’était complètement. Peut-être le désespoir vécu dans ses jeunes années l’a renforça et l’a rapprocha d’une certaine humanité. La jeune Elfe devint alors une personne avec un meilleur caractère capable de se battre contre l’adversité.

Pas assez semblait-il.

L’Elfe noire avoua finalement avoir été présente sur le champ de bataille 14 ans plus tôt, mais le Roi des Elfes ne fut, semble t’il, pas mort de sa main. Cependant, rien ne put empêcher Gwellaouen de ressentir un spasme de douleur à la poitrine. Une boule se formait dans sa gorge et l’envie de verser d’autres larmes recommençait à se faire sentir. Pourquoi était-elle venue à Elorie si c’était pour ressentir à nouveau tout ce désespoir enfantin? La reine avait enfoui tout cela au plus profond d’elle-même pour ne plus jamais avoir à revoir ces émotions: peut-être que la vision de sa petite sœur fut aussi enterrée à ce moment.

Nessa ressentait encore cette colère. Il cherchait ardemment dans sa mémoire où cette ennemie aurait pu lui apparaître. Par contre, la nuit se faisait tellement noire 14 ans plus tôt. Les Elfes avaient été aveuglés pendant que leurs ennemis voyaient parfaitement. La seule chose que Nessa se souvenait avant de voir le corps de son roi mort fut cette explosion. Il fut lui-même projeté sur un arbre.

- Alors, vous avouez finalement avoir participer à cette guerre! Vous allez mourir!

- Non!

Les yeux en larmes, Gwellaouen avait crié de toute la force que lui permettait ses poumons. Pourtant, rien ne semblait pouvoir arrêter son partenaire. Nessa ne voyait plus rien que la loyauté par le passé pour son roi et sa reine et maintenant pour Gwen. Puis, on pensait fortement les paroles d’Erawiel vraies. L’Elfe était bien évidemment amoureux de Gwellaouen. Ses muscles se faisaient porter, non seulement grâce à la colère, mais aussi cet amour qui entourait toutes les fibres de son corps.

Nessa prit son arc et le bandait aussi rapidement qui le pouvait. Gwen tentait de l’en empêcher comme elle le pouvait. Par contre, la tristesse qu’elle ressentait, ses pensées pour sa famille voir son peuple l’empêchait de contrecarrer les plans de son valeureux guerrier avec autant de fougue.

Heureusement, deux soldats éloriens veillaient. Les deux hommes en armure mesurant chacun six pieds, si ce n’était plus, accouraient vers les protagonistes dans la nuit qui devenait de plus en plus noire sans la belle boule argentée.

- Hé! Que faites-vous? Ici, c’est le château d’Élorie! Je vous pris de baisser votre arme et cela rapidement!

Le premier soldat, celui qui parla, pointa alors son javelot dans le dos de Nessa. Ce dernier obtempéra non sans laisser sortir un grognement de mécontentement. L’arc alla choir sur les dalles de pierres dans un bruit mat. Le deuxième se plaça derrière Erawiel et pointa son arme dans son dos. Il prononça:

- Pas de bagarre messieurs dames! Vous êtes à Elorie et ici nous sommes maîtres des lieux!

Gwellaouen qui ne put qu’observer la scène et tenta de se reprendre. Elle trembla de tout son corps. *Désolée, on devait venir en amis* pencha t’elle la tête vers le sol dans un air triste.

Toujours dans cette même position, la jeune reine murmura:

- Désolée, je ne voulais pas cela.

Non, en effet. Gwellaouen ne savait plus quoi faire ni penser. Cette Elfe noire avait amené Nessa à bout. Il ne pouvait plus contrôler sa colère…C’était de sa faute. Si, au moins, elle avait été plus forte.

[Hrpg: Tu peux faire bouger le soldat qui est derrière ton personnage.^^]

Ce que Nessa dit fit plus d'effet à la mage noire qu'une épée dans les entrailles.
"Vous allez mourir!" ...allez mourir... mourir... "Non!"
Elle se revit dans le tribunal de Dalaryl, au milieu du conseil qui était supposé faire régner le peu de justice qu'il était sensé y avoir en ce bas monde. La justice! Quelle justice y avait-il eu lorsqu'ils la condamnèrent sans même daigner entendre son histoire!? Sans même lever les yeux pour voir l'accusé qui s'était fait trainer à leur pied comme on traine du bétail, ils l'envoyèrent à la potence. Erawiel entendait sa sentence prononcée au travers des paroles de Nessa... et son propre cri de désespoir par la réponse de Gwellaouen.
"Vous allez mourir! --Non!"
Cette nuit commençait à tourner au cauchemar. Le garde du corps de la reine des elfes brandissait à nouveau son arc, mais semblait cette fois-ci déterminé à planter une flèche dans le corps de l'elfe noire. Cette dernière se prit la tête entre ses mains. En cet instant précis, elle n'aurait pu être plus vulnérable. Pendant quelques secondes, elle ne voulait plus rien savoir de rien... même la vie semblait pâle et inintéressante. À quoi servait continuer à fuir si ce n'était que pour se retrouver coincé dans un autre piège? Les deux soldats qui avaient arrêté le geste de l'archer sauvèrent la vie d'Erawiel, car autrement, elle n'aurait pas essayé de se défendre ou d'esquiver la flèche. Mais la douleur éveillée par une pointe de javelot dirigée dans son dos la réveilla et lui fit sentir qu'elle était bel et bien vivante. Ce rappel à la réalité lui fit reprendre conscience d’où elle se trouvait et en compagnie de qui…

Après tout ce qu’elle avait enduré, toutes ces années d’exil, de fuite, mais surtout de combat pour sa survie, elle n’allait pas se laisser périr ni entre les mains de ses ennemis, ni entre celles de sa propre race… Encore moins entre les mains de ces deux gardes qui venaient de se mêler à leur petite discussion! Celui placé derrière elle lui tenait fermement le bras gauche et pointait son javelot si fort entre ses omoplates… Il était nerveux et c’était évident. Il serait facile de le manipuler par de simples paroles et l’amener à faire ce que l’elfe noire voulait sans même user de magie. Exploiter la faiblesse des gens de cette manière était son seul moyen de défense tant qu’il n’y avait pas de morts dans les alentours. Elle tenta de l’amener à raisonner comme elle. Elle parla tout bas en espérant que les elfes et l’autre garde ne l’entendent pas.

-Vous pouvez relâcher votre étreinte sur mon bras, vous n’avez rien à craindre de moi. Après tout, qui a l’arc entre les mains, prêt à s’en prendre à une dame désarmée?

Le soldat n’avait pas desserré sa prise, mais son expression faciale était moins dure.

-Vous ne voudriez pas blesser une pauvre femme faible sans défense, n’est-ce pas? Voyez, c’est cet elfe là qui est la vraie menace dans cette histoire… Voyez son regard chargé de haine! Il me menace depuis le début! Elle tourna la tête vers l’homme et approcha de son oreille, puis se mit à chuchoter. Vous savez ce don les femmes ont besoin? Se sentir en sécurité. Protégez-moi de ce fou-furieux et je vous en serai infiniment gré…

L’homme enleva de la pression sur son javelot sans pour autant lâcher Erawiel. Cette dernière vit de la sueur perler sur son front. Avec un sourire, l’elfe noire se retourna vers ses antagonistes. Elle avait réussi à plonger le garde dans un dilemme. Elle recula un peu pour se rapprocher de l’homme et ainsi le faire sentir qu’elle voulait sa protection. Elle voulait qu’il la pense fragile et qu’il pouvait la tenir en sécurité. Cela baisserait sa méfiance envers la mage. Après quelques secondes, elle ne senti plus la pointe de son arme dirigée dans son dos. La prise sur son bras était ferme, mais ne faisait plus mal. C’était dans la poche!

-Je sais que vous ne vouliez pas en venir à ça, ô ma reine, fit-elle sur un ton qui se voulait apaisant.

L’expression sur son visage était devenue sérieuse, voir grave. On l’aurait cru profondément concentrée. Sa main gauche retenait maintenant celle du soldat.

Puis tout se passa en un éclair.

De la main droite elle sorti une lame qu’elle gardait toujours cachée sous sa cape et on entendit un hurlement atroce qui déchira la nuit. La main du garde tomba inerte sur le sol tandis que le malheureux se roulait par terre, terrassé par la douleur. Son corps était parcouru de spasmes.

Erawiel s’était libérée de son emprise et s’éloigna. Elle fut prise d’un rire démentiel alors qu’elle léchait le sang qui avait coulé sur elle.

-Moi non plus je ne voulais pas en venir à ça, ô ma reine. Je ne suis pas aussi pacifiste que vous, les elfes, mais cette fois c’est moi qui suis à bout! J’ose espérer que vous ne vous attendiez pas à ce que ça tourne autrement. Avec votre archer de poche qui me menace depuis le tout début et qui traine le nom de mon peuple dans la boue peu importe ce que je dis ou fais! Je les déteste autant que vous, mais je fais partie d’eux! Je vais vous donner une bonne raison de me craindre maintenant!!

Elle prit un élan et commença à courir, lame brandie, vers Nessa.

(hors rôle play mit là temporairement, merci pour l'usage du garde, et oh! je t'assure que je suis pas si violente que ça dans la vraie vie XD j'espère que je t'ai pas fait trop peur =3)

On ne comprenait pas ce qui se passait soudainement dans la cour extérieure du Château d’ Elorie. Le ciel était d’un noir de jais comme si les dieux eux-mêmes semblaient participer à cette soirée fort mouvementée. Celle-ci était même triste ou plutôt violente. Tout dépendait quel protagoniste l’on désignait avec tant de facilité. Les deux Elfes étaient auréolée d’une aura de tristesse. L’Elfe noire semblait, quant à elle, entourée d’une aura de colère ou de mystère. On ne saurait ce que cet être trâmerait quelque part dans son coin.

En effet, Erawiel préparait un sale coup à nos deux Elfes ne s’attendant certes pas à rencontrer leur antagoniste en cette soirée sans lune. On pensait même que l’Elfe noire attaqua 14 ans plus tôt le royaume de ses adversaires sylvestres avec tous ses compatriotes. Elle avait tué le roi. Pour Nessa, cela en restait une certitude. Sans voir ce que Erawiel préparait avec le soldat corrompu, il ne cessait néanmoins de lui jeter des regards haineux. Malheureusement, le javelot dans son dos empêchait l’Elfe d’agir à sa guise. Sans ce soldat, le sang d’Erawiel joncherait déjà le sol et nourrirait la terre. Oui, les Elfes pouvaient être violents. Seulement cette violence se trouvait toujours un but soit, et cela plus souvent qu’à son tour, pour obtenir la paix. La paix universelle, du royaume ou même une paix intérieur concernant tous les membres du peuple elfique. En effet, cela faisait de longues années que Nessa ressassait des idées noires. Il se sentait incroyablement coupable de la mort de son roi. Le jeune Elfe croyait que cette mort était arrivée par sa faute…Une stupide erreur arrivée par ses faibles aptitudes à la guerre. Il voulait se faire pardonner, à son roi, au peuple, mais surtout à Gwellaouen. D’un faible regard de côté, il observa un instant sa reine. Celle-ci était interdite…L’Elfe soupira durement. Une souffrance, non physique, lui fit mal à la poitrine. Subitement, des larmes se mirent à couler le longs de ses joues sans pouvoirs les arrêter. D’une voix télépathique brisée, il avança:

**Ma reine. Tout va bien aller. Je suis désolé de ma conduite…Je ne voulais pas cela. Toute notre mission est finit à cause de moi. Désolé…**

Pendant que des larmes se déchaînèrent plus encore sur le beau visage de Nessa, Gwen sursauta à l’écoute de ce message télépathique. Ses yeux n’avaient pas cessés de verser des larmes depuis l’arrivée des soldats. Pour sa part, la jeune reine se sentit encore plus coupable qu'auparavant par l’humilité de Nessa. *Ce n’est pas de sa faute* pensa t’elle mettant sa main devant sa bouche pour étouffer un spasme de douleur, de peine. *Non, c’est ma faute. Je suis trop faible…J’ai été trop faible.* En effet, pour elle, Gwellaouen ne pouvait rien contre cet événement arrivée en terre humaine. La jeune Elfe ne voulait pas engager les hostilités avec les humains. Ils n’avaient rien à voir avec la guerre du passé eux…Pourquoi aussi autant de violence? Tout ceci ne menait inexorablement qu’à la souffrance.

**Nessa, tu n’y ai pour rien. C’est moi…J’ai été trop faible. Je n’ai pas vu ta colère. J’aurais pu te raisonner, mais on en est arrivé là. Je suis désolée.**

**Ma reine! Ne dites pas ces calomnies. Vous êtes compétente, vous avez du talent!**

Cependant, Nessa se tut soudainement. En effet, Erawiel parla et conclut ce que Gwen pensait elle-même dans son propre esprit. Prenant peur, la jeune reine recula de quelques pas. Un vent frais frappa alors dans sa tunique verte et dans sa cape gris vert faisant voler ses cheveux blonds et tressés par cette brise quelque peu revigorant, mais pas assez pour redonner le sourire. Les larmes déjà tombées séchèrent sur le fin visage d'albâtre de la reine. Gwellaouen observa longuement Erawiel. Une peur s’empara de chacun de ses membres. Son esprit ne pensait plus à autre chose. Peut-être lorsqu’on se retrouvait avec la mort sur ses devants, un état de survie se réveillait en nous. Probablement Gwen n’était pas aussi près de cette mort qu’elle le pensait. La jeune reine des Elfes pensa alors pouvoir s’en sortir.

*Elle veut me…* Sursautant, Gwellaouen se rendit compte qu’elle toucha un arbre. Portant une courte observation nerveuse vers ses arrières, l’Elfe remit bien vite ses yeux dévelopés vers l’avant. Elle écouta aussi…Ce n’était pas la reine, elle-même, que l’Elfe noire voulait abattre…Mais Nessa. Tout à coup, une brillance argenté sortit du manteau d’Erawiel…et tua l’autre soldat. Gwen perdit alors tout contrôle sur sa propre personne en poussant un petit cri de surprise et dit sur le coup de l’émotion:

- Nessa attention!

Néanmoins, l’Elfe concerné par cette rage meurtrière de son adversaire était bien conscient du danger s'approchant de lui. Le soldat sur ses arrières désirait venir en aide à son camarade, mais l’Elfe lui barra doucement le chemin. De sa voix mélodieuse en elfique, il lui dit alors:

- Laissez-le. Je suis désolé pour vous. Laissa-là avancer dit-il finalement d'une voix étrangement brisée.

Nessa sentait que c’était sa fin. Il l’accepterait de tout son âme. Enfin, il pourrait être libéré de tous ses tourments. L’Elfe éviterait alors de repenser à son erreur d’il y a 14 ans. Pour ça, Nessa ne bougeait pas ressemblant à ses statues des supposées représentations des dieux à Thessalie. Il se comparait vraisemblablement à un véritable guerrier Elfe voir même à un héro de l'humanité. Puis, des larmes coulaient toujours sur ses joues. Celles-ci étaient libres d’aller où bon leurs semblait. L’Elfe ne les retiendrait en aucun cas et pour cette raison aucun spasmes de tristesse ne se percevait au niveau de son corps. En se sens, il ne retiendrait pas Erawiel et accepterait que la mort vienne le chercher.

- Aller! C’est ça que tu veux! Alors tus-moi Elfe noire! dit-il non dans une colère, mais plutôt dans une détermination sans faille.

- Non!

Gwellaouen cria ce simple mot, mais dans lequel on ressentait toute ses émotions ressenties au cours des dernières minutes. Voir son valeureux guerrier se faire tuer devant son propre visage lui était tout simplement insupportable. Poussée elle-même par une détermination sans borne alors qu'Erawiel courait vers sa cible arme au poing, un merveilleux arc doré apparut entre les mains de la reine.

Rapidement et d’une habileté elfique, Gwellaouen le banda et y accrocha une flèche de son carquois. Tout ce passerait alors très vite. Vive comme l’éclair, les yeux de la jeune Elfe percevaient le bout de la lame. D’une précision extraordinaire, l’arc semblait alors agir avec sa propriétaire…La flèche fut tirée.

Alors, plus rien ne bougeait. On pensait le temps soudainement figé.
Pourtant, la seconde d’après la flèche vint percuter la lame qu’Erawiel tenait fermement dans sa main l’envoyant balader plus loin dans la cour. Sous le choc de l’action, Nessa avait agi avec réflexe en se jetant au sol. Gwen ne prit pas deux secondes de plus. Elle courut vers son ami et loyal guerrier pour le supporter.

- Nessa...Ça va…Pourquoi as-tu dis des choses comme cela?…Tu sais pourtant que tu m’es indispensable…

Nessa prit alors le visage de sa reine en larmes entre ses mains et quelque chose de très rare chez le peuple elfique se produisit. Nessa embrassa sa reine. Le baiser dura quelques secondes voir quelques minutes alors que plus rien ne comptait sauf cet amour. Les deux Elfes caressaient aussi doucement leurs oreilles, mais rien n'était meilleur que cette humanité. Ce phénomène plus fort que tout en ce monde. Ce phénomène qui pouvait tout vaincre sans aucun scrupule.

Pour sa part, le soldat regardait la scène d’un air pantois. Il ne savait certes pas qu’en prenant son tour de garde ce soir, tout ceci allait se passer.

Cependant, comment allait réagir Erawiel?

Fonçant à toute allure vers l’elfe qui la dénigrait depuis le tout début de leur rencontre, Erawiel entendit ce qui ressemblait presque à un encouragement. Ainsi donc, ce Nessa voulait mourir? Alors il serait servi! Accélérant le pas, la mage qui ne contenait plus ni sa fureur ni sa haine, allait bientôt frapper. Encore quelques pas et sa soif de sang serait assouvie… Pour l’instant! Alors qu’elle approchait dangereusement, sa lame brandie, un objet vint percuter son arme de plein fouet, l’envoyant se perdre dans le bosquet où se trouvait l’elfe noire avant que tout ne commence. Avant que ces êtres sylvestres ne viennent perturber son précieux sommeil.

Se retournant pour savoir d’où provenait ce qui l’avait désarmée, elle vit Gwellaouen tenant un arc doré qu’Erawiel n’avait encore jamais remarqué à venir jusqu’à cet instant. La reine des elfes se mit alors à courir vers son protecteur et ce que vit alors l’elfe noire la fit frissonner d’horreur. Un long baiser entre ses ennemis, comme si plus rien d’autre n’existait autour. La mage n’avait pas habitude de ce genre d’affection. En terres de Dalaryl, la tendresse n’existait pas, encore moins les sentiments qui s’y rattachaient!

Alors que le garde qui vivait encore regardait la scène sans avoir l’air de savoir que penser de cette situation, la mage infernale se retourna vers le corps inanimé de son compagnon. Un large sourire vint éclaircir son visage sombre.

"Oh, je vais m’amuser encore un peu avec toi, très cher", pensa-t-elle à l’intention du cadavre.

Elle avança, se pencha sur le garde sans vie, et regarda par-dessus son épaule, vers le couple d’elfes, en guise de précaution. Ces derniers semblaient perdus dans un autre monde. Un monde où ni le mal ni la douleur n’existe. Tirant la langue en signe de mépris, Erawiel reporta son attention sur sa nouvelle proie. Elle imposa ses mains sur le torse de ce dernier et commença à chanter une incantation à mi-voix. L’extase de l’arcanne qui commençait à envahir son corps avait donné au visage de la nécromancienne une expression indéchiffrable. Son regard était porté vers le sujet de son rituel, mais elle semblait voir au-delà. Sa voix prenait de plus en plus d’ampleur. Le chant qu’elle entonnait était magnifique, mais inspirait l’inquiétude. Et plus son incantation résonnait fort, plus l’inquiétude se transformait en terreur. Puis, sa voix se dédoubla, elle semblait ne plus lui appartenir. En même temps, le cadavre se mit à trembler. Le vent commença à souffler violement, amenant les nuages à couvrir toutes lumières des étoiles. L’elfe noire ne se souciait plus du monde aux alentours, plus rien ne l’inquiétait maintenant. Tout ce qui l’importait était le pouvoir qu’elle détenait à cet instant même. Elle se retrouvait un peu dans le même monde que les deux elfes lorsqu’ils s’embrassaient.

Son incantation ressemblait maintenant à des hurlements plaintifs qui semblaient envahir la cour entière. Le langage qu’elle utilisait, inconnu à la plus part des gens n’ayant pas de pouvoirs d’arcanes, ressemblait à un immense blasphème envers les fondements même de la vie. Soudain, sur une dernière note, son chant se termina et un silence de mort s’en suivit. Il se passa quelques secondes sans que rien ne se passe. Erawiel se contenta alors de déposer un baiser sur le front du mort, qui ouvrit aussitôt les yeux. Se relevant avec satisfaction, elle invita son nouvel ami à en faire autant, ce qu’il fit. Ce dernier avait le regard vide et ses mouvements étaient lents, bien que quelques peu saccadés.

La mage se retourna vers ses antagonistes et se mit à rire.

-Maintenant nous formons maintenant deux équipes égales, et ce laquais, fit-elle en désignant le garde vraiment vivant, ferait mieux de se sauver s’il ne veut pas se faire blesser pour rien.

La mage noire entendit quelque chose tomber sur le sol à répétition. Regardant à ses pied, elle constata que c’était du sang – son sang! Lors de l’incantation les runes gravées sur ses bras s’étaient ouvertes, comme le soir où elle avait combattu contre ce Reyson. Resserrant ses manches autour de ses bras pour arrêter l’hémorragie, elle prit une longue inspiration puis reprit la parole.

-Vous voyez maintenant ce dont je suis capable. Je ne mentais aucunement lorsque j’affirmais que le roi n’était pas tombé de mes propres mains! Je ne vous ai juste pas toute raconté l’histoire. Elle regarda la reine dans les yeux. Ce sont mes morts-vivant qui se sont attaqués à lui. Ils étaient devenus hors de contrôle. C’est d’ailleurs par leur faute que je me suis fait remarquer sur le champ de bataille. En pratiquant la magie interdite, je fus condamné à mort. Je me suis échappé et j’ai fuis Dalaryl. Après avoir combattu aussi longtemps pour ma survie, je ne me laisserai pas vaincre ce soir! hurla-t-elle.

Elle prit une position défensive, s’attendant à recevoir un assaut rageur sans pitier.

Erawiel regardait avec fierté ce qu'elle venait d'accomplir, jusqu'à ce qu'elle entende parler des dieux de la bouche de Gwellaouen. Si on y réfléchissait bien, c'est en ayant interdit la pratique de la magie nécrotique qu'ils avaient mit dans la tête de tous les peuples une perception tordue du bien et du mal. Même chez des être aussi sans pitier que des drows. Ce sont les dieux eux-même qui avait fait de la mage une exilé, maintenant qu'elle y pensait! Pourquoi proscrire une telle pratique, les morts ne souffrent pas!, même quand leur corps reprenait vie! Ils n'ont aucune conscience de leur entourage, ils ne font qu'obéir à ceux qui les contrôle. Si seulement Erawiel était assez puissante pour obtenir sa vengence face à ces amnés dieux! Si seulement elle avait la force et le pouvoir de faire payer à tout ceux qui ont ruiné le reste de ces jours, qui ont pourri sa vie!

-Pourquoi fais-je celà? siffla-t-elle entre ses dents serrées. Parce que je me fou bien des dieux et de leur lois, qu'ils soient vu comme bons ou mauvais! Maudits soient-ils!! explosa-t-elle.

Voyant que les deux elfes préparaient leurs armes, la nécromancienne laissa tomber la defensive pour l'offensive. Elle jetta un coup d'oeil au mort-vivant au regard vide et aux gestes lents. Elle allait l'envoyer à l'attaque au même moment où les flèches de ses ennemis furent tirées.

Ayant vu le coup venir, Erawiel se lança sur sa gauche alors que son laquais restait sur place, ne pouvant pas comprendre ce qu'il se passait. Ce dernier reçu le projectil entre les deux yeux, mais n'eut même pas de sursaut. Il se contenta de rester planter sur place en attendant les ordres de sa maîtresse. Celle-ci n'avait cependant pas eu la chance de s'en sortir aussi indemne que son ami. L'esquive qu'elle avait tenté ne l'avait pas tout à fait sorti de la trajectoire de la flèche. Son coeur ne fut pas atteint, mais l'objet transperça son épaule et s'y logea de façon à rendre son bras innutilisable.

-Mais qu'est-ce que c'était que ça!? hurla Erawiel en désignant le zombie de son son bras valide. Vous espériez vraiment réussir à tuer quelqu'un qui était déjà mort?

Elle se releva péniblement puis alla se placer derrière son nouvel ami, précaution qu'elle croyait justifiée à cause des deux elfes armés et qui voulaient sa mort. Par la suite, elle prit le temps de constater la profondeur de sa blessure. L'elfe noire sentait que si elle tentait d'arracher la flèche elle-même, elle allait perdre connaissance. Mieux valait avoir un member en moins pour cette rencontre que d'être sans defense aux pieds de ses ennemis. Par contre, elle commençait à espèrer que le garde qui s'était enfuit n'était pas simplement rentré chez lui, et qu'il était parti chercher des renfort. Peut-être ainsi les deux elfes se calmeraient-ils, ou peut-être même que l'un des deux parti se feraient enfermer. Sortir de là ne serait pas un problème pour la nécromancienne. Elle l'avait déjà fait une fois, elle pouvait recommencer!

Mais les minutes passèrent et personne ne vint. Ne supportant plus le silence lourd qui s'était abattu une fosi de plus sur la cour extérieur d'Élorie, Erawiel se remit à parler, le souffle court à cause de la douleur aigü qui lui tiraillait le bras.

-Vous voulez vraiment m'exterminer? Vous croyez peut-être que la fin de mon existance réparera tout ce qui s'est passé de mal par ma faute? Quelle naïveté. Savez-vous ce qui vous attend, tous les deux, si vous réussissez à me tuer? Vous allez devenir des monstres assoifés de sang, voulant se venger de tout. Vous allez devenir exactement comme moi et mon peuple! Je suis certaine qu'alors, si je n'étais pas morte à cet instant, je ne vous détesterais plus autant que je le fais maintenant.

Elle se mit à rire, malgré la douleur et la peur qui l'envahissaient de plus en plus. Mais ce rire sonnait étranglé, pénible à exprimer. Restant assise dos à la scène, derrière son mort-vivant, elle tourna la tête et montra son visage à ses deux antagonistes.

-Finalement... finalement, peut-être ne sommes-nous pas si différents, vous et moi...

Elle ne souriait plus, mais un mélange contradictoire d'amusement et de sérieux se fit entendre dans sa voix. Se retournant, reprenant sa position initiale à l'abris derrière son cadavre ambulant, elle fixa le sol et maudit une fois de plus les dieux en silence.

Le vent était tombé. Un seul bruit mat mêlé à des balbutillements incohérents aux oreilles de l'elfe noire se fit entendre suite à sa déclaration. Bientôt, Erawiel ne pourrait plus se permettre de jouer à la plus maline. Elle avait déjà perdu beaucoup de sang, suite à son incantation, et à sa blessure. La flèche était logée bien profondemment dans son épaule, mais aucune artère ne semblait avoir été touché. Si c'était le cas elle n'aurait eu que quelques minutes restantes à vivre. Ceci étant, elle sentait encore le peu de vie qu'elle avait en commençant parcourir librement ses veines. Et la douleur... La douleur était bien réelle, bien présente pour lui rapeller sa propre existence. Mais avec sa force vitale qui faiblissait quand même un peu due à son membre blessé, son enchantement commençait peu à peu à se dissiper. Son mort-vivant semblait à avoir du mal à tenir debout. Bientôt il tomberait et la mage noire n'aurait plus de couverture entre elle et ses ennemis.

Se retournant à nouveau pour voir les elfes, elle vit la reine à genoux, immobile. Erawiel s'apperçu alors que pour l'instant elle courait moins de danger, et elle s'épuisait innutilement à conserver le garde en "vie". D'un mot de pouvoir, elle fit s'envoler l'énergie qui animait le cadavre, qui tomba innerte sur le sol dans un fracas de cotte de mailles contre son armure de plaques.

-Adieu, l'ami. Tu m'as été d'un grand secour. Dit la nécromancienne à voix basse en lui caressant une joue du revers de la main.

Puis elle se releva de peine et de misère. Tenant son bras droit contre elle, elle se dirigea vers l'endroit où sa lame avait été propulsée, plus tôt dans la soirée. C'était une très belle arme ouvragée, et l'oublier dans une cour de château aurait été stupide. Elle la rangea au fourreau sous sa longue cape et revint faire face à ses antagonistes qui étaient une fois de plus réunis. Elle tiendrait le coup. Pas question de perdre son sang froid, pas maintenant. Le monde semblait être sur un point de non-retour.

Il se passa un long moment ou Erawiel se tenait devant eux, totalement désarmée. Les bras croisés sur sa poitrine, elle accepterait son châtiment avec calme et dignité, non parce qu'elle croyait qu'elle le méritait, mais parce qu'il faut savoir lorsqu'on a perdu. Il faut vivre quand il est juste de vivre, et mourir lorsqu'il est juste de mourir. De plus, l'elfe noire en avait plus qu'assez de toujours tout fuir. Quel que soit le monde de l'après-vie qui l'attendait, ça ne pourrait pas être pire que celui où elle se trouvait présentement.

Elle attendit, mais son châtiment de vint pas.

Gwellaouen se mit à lui parler tout doucement, comme si Erawiel n'était pas le monstre qui avait détruit son enfance, ce qui jeta littéralement la mage démoniaque par terre. Elle n'en croyait pas ses oreilles! Elle savait que les elfes étaient du genre pacifique, mais de là à ne pas vouloir tuer une tueuse...!?

-Regrets, mais... mais de quoi parlez vous?? Il n'y a pas de raison pour vous de ressentir le regret, c'est ça, la nature de la revanche!

Elle se tut. Sa surprise était telle que l'elfe noire encourageait presque son inerlocutrice à en finir avec elle. Si elle avait une chance de s'en sortir finalement, peut-être vallait-il la peine de la prendre?

-Pour ma part, je regrette ce qu'ils ont fait de moi, rien d'autre. Je n'ai rien fait de mal à proprement parler. C'était une guerre. J'ai tué des elfes, comme des elfes ont tué des drows. Oh, je ne vous blâme pas! Ils sont détestables et ce sont eux qui ont attaqué, après tout. Mais qu'importe. Maintenant c'est du passé pour vous j'imagine. Moi j'aurai beau faire n'importe quoi, plus je m'éloigne de Dalaryl, plus mon passé me rattrape. J'ai été condamné là bas, je resterai une condamnée toute ma vie. Il n'y a rien que je puisse faire.

Elle regarda le sol. Si sa couleur de peau lui avait permit de rougir, elle l'aurait fait. Elle ne s'attendait pas à un pardon ce soir, mais encore moins à des remerciements. Elle releva la tête, l'air incrédule et regarda alternativement Gwellaouen et Nessa qui semblaient en accord parfait.

-De toutes les créatures vivantes que j'ai croisé depuis ma fuite du monde sous-terrain, vous deux ètes sans aucun doute les plus bizarres!

Elle ne put s'empêcher de rire, mais cette fois-ci, pas de son rictus méprisant et hautain, mais d'un vrai rire. Elle-même ne comprennait pas pourquoi.

-Dites, vous là! dit-elle en désignant Nessa avec ce qui lui restait de sourir. J'espère que vous allez écouter votre reine et éviter de me balancer une autre flèche, parce que sincèrement, celle-là, je la trouve moins drôle!

Elle montra son bras qui commençait à perdre la couleur de la vie, pour ce que sa peau d'un noir de jais avait à afficher comme vie. Son sourir s'effaça complètement quand elle regarda la quantité de sang qu'elle avait perdu et qui continuait à s'échapper d'elle. Son bras dans l'ensemble était temporairement inutilisable dès le contact du projectil dans son épaule, mais maintenant, elle ne sentait plus le bout de ses doigts.

-Oh non.... Ooohhhh non non non non non! Ce n'est pas bon ça! Gémit-elle. Mourir ne me dérangeait pas tant que ça, mais si je dois continuer avec un membre en moins pour toujours, ça n'sera pas la joie! Vous les elfes, avez des pouvoirs de guérisons, si je ne me trompe pas? Si je me trompe alors ça va mal finir pour moi... Mais si c'est vrai, et que vous ne m'en voulez vraiment plus, je vous serais reconnaissante de réparer votre petit dégat ici!

Finalement, peut-être vraiment n'étaient-ils pas si différents. Peut-être n'était-ce pas une si mauvaise chose que la reine des elfes semblait le croire quelques instants auparavant...

[Désolée pour le retard. Je tenterai maintenant de ne plus proscratiner et j'ai du changer de couleur de police. ]

Vous penserez certainement que les Elfes ne virent pas le petit manège d’Erawiel pendant que la reine se retrouvait au sol. Bien, vous vous trompez. Nessa suivit de ses iris vert émeraude l’Elfe noire. Il vit véritablement le soldat zombie tomber, sa maîtresse le caresser sur la joue. Ceci donna un frisson de dégoût à l’Elfe que sa reine ne ressentit pas au même moment du à sa perte de sens soudaine. Nessa en fut heureux, mais lorsqu’il s’aperçut qu’Erawiel vint en leur direction, il ne put s’empêcher de se raidir totalement. Si cette meurtrière s’approchait encore un peu, elle serait déjà morte. Heureusement, Erawiel sembla juste vouloir ramasser son arme tombée plus loin. Ce fut alors à ce moment, qu’observateur comme les gens de sa race, Nessa s’aperçut que l’Elfe noire n’était pas vraiment en forme. Du sang coulait sur son bras droit. Malgré la nuit sans lune, l’Elfe pouvait s’en apercevoir. Il en coulait plus que Nessa aurait pu s’imaginer lors de son attaque. Étrangement, il pensa au départ avoir touché un organe important. Cependant, la jeune femme ne serait plus en vie maintenant. Toucher une partie important du système d’un vivant ne mettrait que cinq minutes tout au plus de vie en celui-ci. Or, Erawiel se tint debout jusqu’à ce que Gwellaouen se relève à son tour.

Alors que Gwellaouen prononça ses premières paroles, un sursaut se fit sentir dans toutes les fibres de son corps. L’Elfe noire ne semblait pas l’accepter. Quoique la reine le comprendrait très bien. Erawiel était un assassin donc ne penserait certainement pas que d’autres, pire ses victimes, lui pardonneraient si facilement. Gwellaouen ne pencha néanmoins pas la tête, n’abandonna pas de si tôt et continua ce qu’elle désira ardemment dire. Ce que son cœur lui cria de faire. Les Elfes n’écoutaient que trop leur esprit et jamais assez leur âme. Alors, en ce moment même, la jeune reine, porte-parole de son peuple le ferait elle.

Malgré la tristesse ressentie face aux mots crus sorties tout droit de la bouche de son antagoniste, Gwen ne fléchissait pas pour autant. Oui, elle en trembla un peu de ses membres, mais son air déterminé restait sur son visage. Elle le savait, les Elfes noirs attaquèrent à la tombée de la nuit, détruisirent tout sur leur passage. Les Elfes n’eurent que de chance pour les éloigner de leur demeure, de la forêt ancestrale. Gwen connaissait tout cela maintenant. Elle en eut assez de pleurer pour, probablement, donner du plaisir à l’Elfe noire. Il ne fallait plus qu’Erawiel voit une once de faiblesse dans son visage.

Soudainement, les oreilles de Elfes bougèrent face à des sons entendus. Ceux-ci se firent encore lointains. Pourtant, on savait que dans, tout au plus, une quinzaine de minutes des gens entoureront le trio et…Fort probablement les arrêterons. Malgré les autres paroles troubles d’Erawiel sur ce que le duo fut bizarre, Gwellaouen ferma les yeux, détendant son corps en entier, laissant ses sens auditifs la porter loin de la cour du château d’Elorie en ce moment-même.

**Nessa. Je pense que l’homme était allé chercher de l’aide. Tu les entends, ils semblent préparer leurs armures et leurs armes. Ils vont vouloir nous tuer…**

Un hoquet de surprise, de peur fusa faiblement de la bouche de la jeune reine maintenant non courroucée comme plutôt en cette soirée si noire qu’un vampire en aurait une peur bleue. L’Elfe blond tendit aussi l’oreille gardant tout de même une attention sur leur adversaire actuel. En effet, il entendait des choses, mais cela ne se produisait pas aussi clairement à ses oreilles que pour sa reine. Le visage toujours neutre, sérieux, Nessa entreprit d’émettre tout cela à Gwellaouen. Par Contre, il n’en eut pas le temps. Erawiel le surpris trop rapidement le faisant sursauter brusquement face à son insulte. Il ne répondit pas et ce fut tant mieux. En effet, si les soldats d’Elorie venaient bientôt chasser les intrus, il fut préférable de ne pas attiser leur colère. Il garda tout de même son regard, ses yeux beaux, mais menaçants du moment braqués sur leur ennemie.

Seulement, Gwen remarqua à nouveau cette blessure. Celle donnée par Nessa, ordonnée par elle-même. Heureusement qu’Erawiel le leur rappela sinon les Elfes ne s’en serait pas rendu compte. Préalablement, Gwen voulait tuer l’Elfe noire et le sang perçu lui donnait un plaisir au visage. Par contre, dorénavant, il lui montrait tout le dégoût que la violence pouvait provoquer. Pourtant, la jeune reine ne désira que venger ses parents, son peuple pour le sang versé il y a 14 ans par cette même personne…

Étais-ce un crime de vouloir venger des êtres chers? Devrions-nous tout simplement pardonner aux autres?

Gwellaouen ne connaissait pas la réponse à cette question en ce moment. Toutefois, on sut que son esprit, son cœur ne souhaita plus voir de sang couler cette nuit. Trop déjà le fut et ses poumons eurent du mal à expier l’air à force de regarder celui d’Erawiel s’échapper de son bras. Comment en étaient-ils arrivés à cela? À voir du sang couler…

Gwellaouen porta alors son regard sur Nessa souhaitant avoir un conseil quant à la bonne chose à faire. Celui-ci lui fit pourtant peur. La jeune Elfe de 19 ans en frissonnant de tous ses membres. Peut-être fusse aussi ce brusque coup de vent qui passa entre le trio. Même les éléments semblèrent vouloir que les Elfes se décident, fasse un choix. Gwen tourna subitement le regard vers l’arrière, ses oreilles entendirent des sons semblant se rapprocher.

*Erawiel ne pourra pas survivre s’ils arrivent et…Ils vont probablement l’attaquer en premier. Que faire…*

Une nervosité au ventre, Gwellaouen porta à nouveau son regard sur la personne blessée, celle qui faillit tuer Nessa, celle qui voulut l’éliminer elle aussi quelques temps plutôt. L’assassin de ses parents pouvait-elle être pardonnée et sauver par les mains de leur fille? Gwen baissa à nouveau la tête à ses pieds serrant ses poings de frustration.

*Mais quoi faire? Je…*

Son cœur lui dicta quoi faire en bout de ligne. Malgré tout ce qu’il se fut passé, l’Elfe ne pouvait pas laisser une personne mourir. Elle le regretterait…Comme elle faillit regretter sa vengeance. Portant son regard sur Nessa qui ne bougea pas encore, elle lui donna un hochement de tête. Seulement, lui ne rétorqua pas. Il prit peur pour sa reine, mais ne voulait tout de même pas lui dire que faire voir ça le peinait aussi de ne pouvoir rien faire quant à un être vivant blessé. Dans un souffle, il mit toutefois Gwen en garde:

**Ma reine, faites attention! C’est peut-être un piège. **

Malheureusement, Gwellaouen fut trop concentrée sur son but, s’avançant déjà vers Erawiel très lentement, semblant timide. Finalement, elle s’accroupit tout près et toucha le membre blessé de son antagoniste. Un autre frisson lui traversa l’échine à la texture et froideur du sang exposé. Gwen prit une grande respiration et une autre puis apposa les deux mains sur l’Elfe noire pour la guérir.

Par contre, au même moment, des hommes pénétrèrent dans la cour extérieure du château humain. Nessa se retourna vivement n’ayant pas encore reprit son arc tentant de ne pas avoir l’air menaçant. D’un ton nerveux, en elfique, il prononça:

- Nous voulions juste avoir une audience avec le roi. Nous ne désirons pas vous attaquer.

Les hommes s’arrêtèrent aussitôt écoutant le chant mélodieux qu’était une voix d’Elfe. Quant à Gwen, elle finissait de guérir Erawiel ne prenant aucune précaution pour sa propre sécurité.

Remarquant que les remarques de l'elfe noire avaient semblés offusquer ses deux interlocuteurs, Erawiel soupira tout bas. Elle savait que ce n'était pas pour être méchante ou crue qu'elle avait dit ces choses... Elle voulait rire un peu. Mais ayant toujours été seule sinon élevé dans un monde ou la joie n'avait pas sa place, la nécromancienne ignorait comment s'y prendre pour simplement parler à des personnes sans que celles-ci ne prennent ses mots pour des injures. Elle bessa la tête, perdue dans ses pensées malgré la douleur aigü à son bras.

Soudain, elle remarqua que la reine des elfes et son garde du corps avaient tous deux l'oreil tendu. Que pouvaient-ils bien entendre? Si un son anormal s'était fait entendre, Erawiel l'aurait normalement rapidement perçu, suite à son passé dans la silencieuse cité de Dalaryl, et ses nuits à errer seule dans autre son que le bruissement des feuilles au gré du vent. Cette solitude oppressante avait aiguisé son sens de l'ouïe, mais ce soir, elle dut se concentrer pour entendre les cliquetis métalliques des armes et armures au loin.

En fait, tous ses sens commençaient à s'altérer. Sa vue était en train de diminuer. Pourtant, la nuit ne pouvait pas devenir plus sombre qu'elle était déjà. Elle pu distinguer les deux sillouettes floues devant elle qui semblaient ne pas savoir s'ils devaient aller l'aider. Mais le temps pressait. Erawiel le sentait maintenant dans tout son corps. Ses jambes ne purent la soutenir plus longtemps et elle tomba face contre terre. Elle tenta de supplier encore une fois pour de l'aide, mais sa voix ne sorti que sous un soupir éttoufé par la terre et l'herbe que son visage écrasait. Sentant que si elle ne recevait pas de soins dans les minutes suivantes, son histoire se terminerait sur ce point, Erawiel commença à maudire silencieusement les dieux une fois de plus.

-Mon corps sera peut-être brisé, mais mon âme restera éveillée pour me venger du sort que vous m'avez réservé. Si je meurs ce soir, mon esprit trouvera le chemin de votre Panthéon, et je vous ferai payer. Même si je dois finir par être enfermé dans les Abysses, je vous aurai! jura-t-elle intérieurement.

Les bruits de métal se rapprochaient. Elle pouvait sentir sur le sol les vibrations des pas des hommes qui arrivaient. Les elfes allaient sans doute s'enfuire pour trouver la sécuriter pendant qu'ils le pouvaient encore... et Erawiel les en enviait. Pourquoi resteraient-ils à tenter de sauver celle qui à leurs yeux devait être le plus abominable des monstres que les terres d'Eleakli aient portés? La mage pensa au fait qu'elle n'était pas assez puissante pour se garder vivante grâce à sa magie noire. Elle se résigna donc et s'attendit à entendre Gwellaouen et Nessa s'en aller.

Mais elle n'entendit personne s'éloigner. Que les pas qui se rapprochaient. Une main vint se poser doucement sur sa blessure, envoyant une chaleur réconfortante dans tout le corps de l'elfe noire... Juste avant que la guérison se mette en marche. Un épouvantable cri de douleur sorti de la gorge sèche de cette dernière, qui au moins était contente d'entendre sa voix à nouveau. Quand elle ouvra les yeux et releva la tête, sa vue était plus claire. Elle vit la jeune elfe agenouillée à côté d'elle, mais vit plus loin que les gardes étaient déjà arrivés. Nessa leur avait parlé. Ils devaient être environs une vingtaine.

Erawiel se leva lentement, tendant les mains à la reine des elfes pour l'aider à se relever à son tour et regarda autour d'elle. Parmis les homme qui venaient de surgire, elle aperçu le compagnion du garde quelle avait corrompu plus tôt dans la soirée. Celui-ci la regardait aussi, mais avec toute la haine qu'un être pouvait dégager.

Elle murmura à Gwellaouen:
-Vous voyez... le mal que je fais à cet homme par ma seule présence maintenant. Il me veut morte, et avec tous ces guerriers dans les parrages, j,ai bien l'impression que je n'aurai pas mon mot de riposte sur ce coup. Vous auriez pu vous échapper pendant qu'il était encore temps! Maintenant vous ètes peut-être en danger! Et c'est encore du mal fait par ma faute! Pourquoi m'avez-vous écouté!? POURQUOI ÈTES-VOUS RESTÉ!?

Erawiel éclata en sanglots et se cacha le visage dans ses affreuses mains souillées de sang. C'était la première fois en un nombre d'années incalculable que des larmes coulaient des yeux grisâtres de la nécromancienne. Mais cette fois-ci, elle n'en pouvait simplement plus. Elle tenta tout de même de reprendre son sang froid et se plaça devant l'elfe qui venait de lui sauver la vie, du moins pour le moment, et tira Nessa vers l'arrière pour le mettre à sa couverture avec sa reine.

-Ce qu'a dit cet elfe est la stricte vérité, commença l'elfe noire dans un language commun hésitant. Ils ne sont pas venu semer le trouble dans votre château. Ils sont venu en paix... Toujours pacifiques... Toujours si paisibles... Ne leur faites pas de mal...

Elle refondit en larmes, mais resta debout devant les elfes, les bras tendu de chaques côtés de manière défensive, malgré son envi de s'effondrer au sol. Le regard froid du guarde ne trahisait aucune émotion. Rien ne semblait pouvoir enir à bout de la haine qu'il portait maintenant pour la mage noire.

Gwellaouen se fut finalement approchée de l’Elfe noire. Cette dernière était plus mal qu’elle ne le laissait paraître préalablement. Gwen vit cet assassin couché, plutôt tombé, s’apercevant sur le ventre. Elle vit toute la faiblesse ressortant de ce corps en ce moment même. Depuis le début de cette soirée, ce fut les Elfes, plus spécifiquement la reine, qui fut obliger de revivre son passé, ses erreurs, ses défauts. Ce fut elle qui était faible. Par contre, actuellement, les rôles s’échangèrent. La nuit sembla alors devenir moins sombre pour les Elfes, mais l’étoile d’Erawiel s’était estompée…? On n’en savait rien pourtant et ce devenait inutile d’aller chercher autant de réponses à ce genre de questions. La jeune reine comprit alors. En fait, la, sa peine menait à la colère qui elle menait à la haine. Cette vengeance intolérable qui pouvait vous détruire. Ensuite, il ne reste plus en vous que souffrance. Oui, vous souffrirez. Ceci sera inévitable. Vous verrez tout le mal fait par vos propres mains et là, une infime partie d’humanité reviendra vous hanter. Le regret commencera. Ce fut ce résultat, cette destinée que Gwen voulut éviter.

Ses mains tremblantes approchèrent le corps presque sans vie de l’Elfe noire. Au moment où sa douce et pâle peau toucha la blessure d’Erawiel à l’épaule, Gwellaouen sursauta sans pouvoir s’en empêcher. Non seulement pour le ressentiment de la blessure sur son propre corps qui l’avait dorénavant souillée de la vie de son antagoniste. Non, la reine Elfe ne put s’empêcher d’entendre battre son cœur plus fort à ses oreilles alors que le cri de douleur porté par Erawiel retentit dans la cour. Avec le réflexe de vouloir protéger sa reine, son amour, Nessa s’approcha de quelques pas de Gwellaouen s’arrêtant pourtant bien vite. Il respira mieux comprenant l’issu de ce cri. Au premier abord, l’Elfe fut certain que ses craintes devinrent réalités. L’Elfe noire attaqua Gwen lui ayant tendu un piège. Nessa tenta alors de se détendre sans pour autant lâcher un regard sur cette femme en qui il n’avait aucune confiance.

**Gwellaouen, s’il vous plaît. Faites vite, les hommes sont là. **

Comme si ces pensées furent déjà prévues dans le destin de ces trois personnes, Erawiel se leva finalement laissant Gwen au sol. Cette dernière souffla un peu. Elle n’arriva tout simplement pas à croire son geste. Il ne fallait surtout pas que son peuple connaisse son action. La jeune Elfe baissa ses yeux verts sur le sol de pierre à peine visible dans la pauvre lumière des torches et toucha de ses mains ce même sol. Une boule se fit dans sa gorge quant à l’humiliation, le procès qu’elle recevrait. Oh non! Il ne le fallait pas. Ou plutôt…Si.

Prenant une respiration difficile presque intolérable, Gwellaouen repensa à sa sœur qu’elle n’avait jamais connu. La jeune reine, en s’exilant, pourrait donner un magnifique cadeau à Maëlia. Malgré l’impossibilité de bouger ses membres, Gwellaouen sourie. Un sourire petit, triste, mais sincère. Son cœur serait réparé avec ce sacrifice de sa part. Une larme coula doucement le long de la joue droite de la reine Elfe comme ce semblait être le cas à chaque fois qu’elle pensait à cette parenté inconnue. Puis, Erawiel lui donna la main lui intima à se relever. Une grande respiration plus tard, Gwen accepta l’aide de son antagoniste et fit lentement face à la vingtaine d’hommes devant le trio.

*Je n’arrive pas à y croire…Je ne voulais pas que notre visite finisse en combat. Avec cette…violence encore et toujours.*

Pourtant, semblant de nouveau sur pied, Erawiel perdit alors subitement le contrôle sur ses émotions. Étrangement, Gwellaouen pensa l’inverse. C’était de la faute des Elfes si tout ceci ce fut terminé comme cela. Soit, les Elfes et les Elfes noirs ne seraient jamais d’accord. Voilà au moins un point de fiable en ce monde. La reine Elfe ne répondit pas et se laissa protéger par Erawiel alors que cette dernière le voulut pour Nessa et Gwen.

Baissant la tête vers le sol, Gwellaouen se sentit à nouveau faible. Comment pouvait-elle arrêter une bataille qui est sur le point de se déclencher? Elle voyait la haine dans les yeux des hommes et ceci était plus vrai encore en ce qui concernait leur regard sur l’Elfe noire. En fait, d’une moue triste, Gwen pensa que les hommes étaient plutôt ignorants. Ceci la rendait triste. Ils ne tentaient jamais de régler les choses, protéger leur peuple, autrement que par la violence.

Malgré tout, Gwen avait encore confiance en eux. En effet, il y avait beaucoup de stéréotypes sur les Elfes noirs. Des sous-entendus que la jeune Elfe fronça les sourcils en cette nuit. Elle ne pensa pas qu’une personne de cette espèce pouvait avoir des sentiments de regret, de tristesse comme Erawiel l’a démontré précédemment. Surtout que Gwellaouen imaginerait que son antagoniste prendrait la fuite laissant les Elfes aux prises avec les hommes.

*En effet, il reste tant de choses à apprendre des gens de ce monde. Tous finiront par me surprendre.*

Un petit sourire jaillit alors sur le visage de la jeune Elfe, mais s’estompa rapidement. Elle-même n’agissait pas normalement selon les règles de son espèce. Gwen voulait venir en aide ou chasser les bandits selon une témérité rarement vue chez le peuple de la forêt. N’ayant point bougée depuis qu’Erawiel protégeait de ses bras les Elfes, Gwen s’avança d’un pas…Puis, d’un autre…

**Ma reine. Attendez, il ne faut pas! **

À hauteur de l’Elfe noire, Gwellaouen se tourna en direction de Nessa et lui sourie tendrement, mais aussi avec détermination. À voir de nouveau ce visage en cette soirée, l’Elfe resta à sa place se décidant d’aider Gwen si les choses tournaient mal. Enfin, cette dernière regarda, pour la première fois, dans les yeux d’Erawiel murmurant:

- Je vais tenter de désamorcer ce conflit. Désolée pour cette nuit.

Lentement, un peu tremblante, la reine des Elfes s’avança à un mètre devant l’Elfe noire. Les hommes, sous le choc de voir une si belle femme d’une grâce divine s’avancer vers eux, abaissèrent quelque peu leurs armes. Malgré tout, le soldat qui se tenait derrière les Elfes préalablement durant cette soirée, n’en démordait pas pour autant. Sa lance était toujours aussi serrée dans ses mains, son regard plein de haine sur Erawiel et Gwellaouen. Pourquoi? Peut-être qu’il tient rancune à celle-ci pour ne pas avoir empêchée la mort de son compagnon. Peu importe, Gwen tenta de cacher sa frayeur actuelle ressentie, sa faiblesse au plus profond de son être. D’un regard sans sourire, elle le porta devant les hommes, mais le bougeant souvent se sentant plus à l’aise de cette manière.

- Non, je suis désolée pour tout ce qui est arrivé en cette soirée à Élorie. Tout d’abord, Nessa et moi-même étions venu pour vous parler à votre roi d’une menace planant sur Éleakli…Quelque chose que nous avons ressentie…Que j’ai ressentie dans la nature…

La voix de plus en plus bégayante, Gwellaouen s’arrêta un instant scrutant les regards des hommes y trouvant surtout des milliers de questions. Au moins, elle avait changé l’humeur de certains. Puis, la jeune Elfe continua toujours sur un ton doux en langage commun:

- Je…Je suis désolée que notre dispute vous ait touché aussi. Je ne le voulais pas. Juste, j’aimerais que vous laissiez partir l’Elfe noire…Laissez-là, elle ne pourra pas ramener son peuple ici. Croyez-moi…Enfin, si vous voulez me présenter à votre Roi, je suis à votre disposition. Sinon, je m’en retournerais et vous ne reverrez plus jamais un Elfe à Elorie…Je vous le promets.

Tout en prononçant ces derniers mots pratiquement dans un murmure inaudible, pourtant un peu teintés d’amertume envers l’humanité, Gwellaouen prit une respiration difficile semblant un peu hoqueter. Non, c’était la meilleure décision à prendre. Si ces hommes ne voulaient pas l’écouter, ils partiraient.

Nessa hocha affirmativement de la tête d’un regard assez dur restant néanmoins près d’Erawiel surveillant les arrières et l’avant de sa reine bien aimée en véritable chevalier.


[Hrpg: Tu peux faire bouger les hommes. ^^]

Lorsque Gwellaouen passa la "défense" d'Erawiel, celle-ci entendit la reine des elfes s'excuser pour la soirée. À ce moment, la nuit repassa en un éclair dans la tête de la mage noire. Combien de fois avait-elle échappé à la mort depuis le début? Combien de fois aurait-elle encore à le faire? Parce que la situation était plutôt délicate en ce moment, et bien que le conflit entre les antagonistes avait été mit de côté, personne n'était encore sorti d'affaire.

Erawiel posa sa main sur l'épaule de l'elfe et soutenant son regard, s'excusa elle aussi pour tout le trouble causé. Le pensait-elle vraiment? Même les dieux eux-mêmes auraient eu du mal à le dire. Mais son regard qu'elle plongeait dans celui de Gwellaouen semblait sincère, et rempli de regrets.

Comme la reine avançait, les gardes semblaient baisser leur méfiance d'un petit cran. Tous, sauf l'ami de l'homme tué plus tôt dans la soirée. En y repensant, l'elfe noire s'était souvenue de ses intensions à ce moment fatidique de la soirée. Tout ce qu'elle voulait c'était se libérer de l'emprise de cet homme en lui coupant la main. Normalement l'hémorragie n'aurait pas dut l'achever aussi vite... Mais la nécromancienne décida de ne pas tenter de s’expliquer face au garde qui voulait probablement sa mort une fois de plus. Cela ne ferait qu’empirer les choses car il était évident que personne ne la croirait.

Tous sauf un étaient paralysés par la grâce et le charme de la reine des elfes. Même Nessa qui la regardait prendre les devant sans bouger semblait ébahi. Erawiel pour sa part, ne voyait rien. Depuis toujours, ses yeux ne voyaient pas la beauté des choses. Elle ne voyait que le temps qui les abîmait, les effritait. Était-ce une métaphore? Une façon simple de parler? Ou était-elle vraiment maudite à ce point? Personne ne le savait encore, car ses yeux gris et froids ne révélaient rien et laissaient dans le doute celui qui y plongeait les siens. Mais dans les pupilles sans émotions de l'elfe noire, on pouvait tout de suite voir que quelque chose était depuis longtemps mort en elle.

Lorsque Gwellaouen commença à parler aux troupes, certain baissèrent totalement leur garde tandis que d'autres semblaient encore sceptiques. Et lorsqu’ils entendirent prononcer le nom d'Erawiel, tous se retournèrent vers l'elfe noire. La moitié des hommes semblaient d'accord pour la relâcher, le reste étaient hésitants. Ils commençaient à en discuter pour voir ce qui serait plus judicieux, et s'entendirent tous pour laisser les deux elfes parler au roi puisque ça semblait une affaire importante. Ils vinrent aussi à s'entendre pour escorter la mage noire et la bannir à jamais de leurs murs, sans lui faire de mal.

Le seul qui depuis le début n'avait pas bronché explosa alors de rage.

-Je refuse de laisser la vie sauve à cette meurtrière!! Je veux voir sa tête sur un pic! hurla-t-il en faisant quelques pas en avant.

Les guardes derrière lui essayèrent de le retenir par le bras, mais ayant perdu la tête, l'homme fou de rage se débattit pour se libérer de leur emprise et couru, lance brandie, en direction de la mage noire.

-À mort!!!!

Erawiel, qui avait vu venir cet assaut dès que les guardes avaient pénétrés la cour extérieure, s'encra solidement sur ses jambes et hésita pendant quelques fractions de secondes. Si elle se tassait, Nessa prendrait l'attaque en pleine poitrine. Si elle ne se tassait pas, elle mourrait, ce qui ne l'avantagerait pas, mais aussi avec la force à laquelle la lance la transpercerait, celle-ci irait tout de même toucher l'elfe qu'elle était en train de protéger. Voyant son attaquant arriver à toute vitesse, la nécromancienne se retourna, agrippa le guarde du corps de la reine par la taille et se propulsa rapidement sur le sol. Ils avaient évité de coup, et le soldat, emporté par son élan, trébucha quelques mètres plus loin. Son arme alla choir à quelques pas de lui.

La mage noire s'assura que Nessa se portait bien avant de se lever et se diriger vers le corps un peu assommé étendu sur le sol. Il n'avait prit qu'un léger coup à la tête durant sa chute et il pouvait se relever à n'importe quel moment et retenter une offensive. Mieux valait le maîtriser tout de suite plutôt que risquer de se prendre un objet pointu dans le corps à nouveau. Erawiel donna un coup de pied sur la lance pour l'envoyer plus loin et être bien certaine qu'elle était hors de porté de main du guarde, puis lui mit le pied sur le torse, pour ne pas qu'il se relève. Elle ressorti alors sa lame de dessous sa cape, et la pointa en direction de la gorge de l'homme au sol et s'adressa aux autres qui regardaient la scène sans trop comprendre, car tout s'était passé si vite.

-D'accord je vous explique: soit ça fini bien, soit ça fini très mal. Rappelez ce chien et gardez-le sous contrôle, ou je lui tranche la gorge. En suite je vous accompagne jusqu'à la sortie et ne reviendrai jamais.

Elle regarda les deux elfes et ajouta:

-Vous donnerez aussi à ces chevelus ce qu'il veulent. Leur entrevue avec le roi pour jn'ai pas trop saisi quoi. Oh, et un bon lit où dormir. Vous leur donnez ça sinon... bah je couperai encore la gorge de ce gars. Désolé mon vieux, faut pas m'attaquer comme ça, j'ai tendance à le prendre personnel. ajouta-t-elle, sarcasme à la voix.

Elle releva une fois de plus la tête vers les elfes et avant que l'un d'eux n'arrête toute la scène avant qu'il n'y aie carnage, elle tenta de leur faire comprendre d'un gestuel subtile qu'elle ne ferait pas vraiment couler le sang une fois de plus ce soir. Ce qu'elle espérait en fait n'était que de faire suffisamment peur aux hommes pour avoir ce qu'elle voulait.

Encore essouflée, Erawiel garda la pause, lame brandie au dessus du torse du guarde enragé, sans aucune intention de descendre son arme plus bas. Elle espérait tout de même que Gwellaouen avait remarqué qu'elle bluffait. Mais elle ne s'en faisait pas torp pour ça car les elfes étaient reconnus pour leur perception sans pareil. Elle souhaitait aussi que Nessa ait remarqué ce détail, car aucun d'eux ne devait s'énerver si ils voulaient que cela se termine pacifiquement. Après la demande de la reinde des elfes, tous déposèrent leurs armes sur le sol. Certains hésitèrent pendant une fraction de seconde à baisser leurs défense, mais personne ne voulait avoir à faire à leur supérieur qui devait faire la taille de deux hommes.

Un sourire satisfait s'étampa sur le visage froid de l'elfe noire. Elle oublia pendant un moment sur quoi, ou sur qui son pied était posé. Elle baissa les yeux et vit le guarde la regarder avec du venin dans les yeux. Il ne semblait même pas avoir peur. Il n'y avait pas de place en lui pour ce sentiment car seule la haine régnait face à une telle meurtrière. Erawiel ne prit donc pas la peine de tenter de le rassurer, car de plus, elle aimait la sensation d'écraser de sa botte ce misérable ver de terre. Elle aimait donner l'impression que la vie du guarde dépendait de sa volonté, même si elle n'avait l'intension de rien faire.

Elle releva les yeux et vit que Nessa s'approchait d'elle. Avait-il deviné les plans d'Erawiel qui consistait à ne pas faire de mal à qui que ce soit? Et si ce n'était pas le cas, qu'allait-il encore faire pour que le sang ne coule pas? Un joli discourt bien garni sur la valeur de la vie? Ou peut-être une attaque pour tenter de la déstabiliser?

Mais ce qui sorti de sa bouche fit beaucoup plus mal que n'importe quel assaut physique qu'il aurait pu lancer sur la mage. Le rictus qui marquait le visage de cette dernière s'estompa. Elle qui voulait finalement que tout se termine bien et de la manière la plus pacifique possible... Son coeur maintenant était rempli de dégout et de mépris. Sourcils froncés, elle parla entre ses dents serrées.

-Minable, imbécil, prétentieux, ingrat... Tu viens de faire une grosse, très grosse erreure.

Le sang battait à ses tympants tellement son coeur empli de rage battait fort. Sans même s'en rendre compte, elle serrait sa lame si fort que ses jointures en blanchissaient, et appuyait de plus en plus sur le torax du guarde à sa merci. Celui-ci commença à se débattre, mais le souffle coupé l'empêchait de penser à quoi que ce soit d'autre que son besoin de respirer. Erawiel ne s'en aperçu même pas.

-Ce sal petit elfe est-il toujours aussi reconnaissant? Je regrette maintenant de l'avoir tassé de la mire de cet incapable!!

Enlevant son pied de sur le guarde pour lui en donner un violent coup dans les côtes, Erawiel était aveuglé par la haine. L'homme sur le sol alla rouler plus loin entre le chemin pavé et l'herbe du jadin.
Le vent qui n'était alors qu'une légère brise commença à souffler plus fort. La bourrasque fit vaciller l'elfe noire, dont la folie lui faisait déjà perdre son équilibre. Ses pensés lucides s'étaient envolées et aucune idée n'était présentement claire dans sa tête qui tournait atrocement. Elle resta debout de peine et de misère, car même ses jambes semblaient se dérober sous elle.

-Gwellaouen, que voulait dire cet énergumène par "me traiter comme une elfe noire"? Comment traitez-vous mon peuple quand vous en voyez un membre? Ètes-vous vraiment si intolérent à ma race!?

Elle hurlait si fort à présent que trois guardes, et comprit le colossal chef de leur groupe s'approchèrent pour l'arrêter. Impuissante, Erawiel n'offrit aucune résistance, malgré le fait que sa douleur seule aurait été suffisante pour ravager la garnison complète.

Des larmes de colère montèrent à ses yeux. C'était donc vrai, elle était seule. Ni les siens, ni aucun autre membre d'aucune autre race ne l'accepterait. Son âme était fondentalement mauvaise et cela la bannirait pourtout où elle mettrait les pieds. Et même lorsqu'elle ne voudrait pas faire de mal, les gens continueraient à la juger, elle et sa race maudite, come cela venait de se produire. Malgré les hommes qui la retenaient pour l'empêcher de faire quelque bêtise que ce soit, telle qu'aller achever le guarde qui commençait finalement à se relever en se tenant les côtes, la nécromancienne s'effondra, tombant durement sur ses genoux. Elle frappa le sol du poing et regarda alternativement la reine des elfes et son guarde du corps, puis murmura:

-J'ai cru pendant un instant que vous m'aviez accepté malgré tout ce que je peux être. Je me suis trompé.

Elle se releva avec l'aide de ses détenteurs et laissa ses yeux balayer la court extérieur d'Élorie.

-Comme je voudrais ne jamais avoir été en ces lieux...

La mage noire s'était calmé. Elle respira lentement et profondemment, fermant les yeux. En les ouvrant, elle regarda à nouveau le duo d'elfes devant elle. Elle savait que cette rencontre s'achèverait bientôt car les guardes avait à l'escorter jusqu'à la sortie, et le plus tôt serait le mieux pour tout le monde étant donné les circonstances. Mais elle ne sut quoi dire. Elle en avait tant sur le coeur...

Elle se contenta de détourner le regard, mais n'avança pas. Elle attendait de voir si les elfes eux savaient quoi dire.

Erawiel, encardée par ces hommes qui allaient bientôt la jeter en dehors de la cité, regardait les deux elfes qui semblaient communiquer en silence. Elle fut presque heureuse de voir un air dévasté sur le visage de nessa. Celà lui apprendra à jouer aux malins. Après un court instant, la reine des elfes se tourna vers elle avant de faire quelques pas dans sa direction. Après avoir entendu que les guardes pouvaient l'escorter à l'extérieur, la mage noire leva son pied droit et pivota vers la sortie, histoire d'en finir au plus vite et d'éviter des adieux pénibles. Mais rien n'était aussi facile. Elle arrêta net, car il sembla que Gwellaouen avait autre chose à dire. Soupirant discrètement et se mordant les joues pour ne rien dire qui pourrait la mettre encore plus dans le trouble qu'elle ne l'était déjà, la nécromancienne regarda sans expression faciale l'elfe qui se tenait à un mètre d'elle.

L'excuse de Nessa pour être aussi détestable était donc la guerre contre le peuple des elfes noires... N'était-ce pas cette guerre après tout qui avait fini par valoir la peine de mort d'Erawiel? N'était-ce pas à cause de cette guerre qu'elle avait du renier ses terres et partir en exil? Si elle était dehors à fuir comme une lâche chaque fois que la nuit tombait, non pour réparer les erreures de sa race maudite, mais bien parce qu'elle était encore plus maléfique qu'eux, c'était bel et bien à cause de cette guerre. Malgré celà, elle ne se permettait pas de traîner dans la boue le nom d'une race entière à toutes les fois qu'elle prenait la parole.
Mais cette fois encore, la drow garda le silence. Elle serra un peu plus les dents et se calma un peu lorsque le gout du sang se fit ressentir dans sa bouche.

La seule phrase qu'elle ne put retenir fût à peine audible. Enfin, pour les humains... Car elle savait que, tout comme elle, les elfes communs avaient une ouïe très aiguisée.

-Faire une alliance... Mais je ne représente aucun peuple...

Elle avala difficilement sa salive mélangée à un peu de sang, et baissa le regard une fraction de seconde pour le remonter au niveau de l'elfe tout de suite après. Erawiel ne regrettait pas son peuple de dérénéré. Ce qui lui manquait était seulement la présence de gens passablement semblables. Ni pour faire le bien, ni le mal, seulement pour agir pour leur propre bien peu importe si la manière employée se trouvait à être déloyale ou non.

Lorsque la reine des elfes reprit la parole, la mage eu du mal à suivre.

-Attendez... de quelle genre de menace parlez-vous? demanda-t-elle, soudainement confuse par le changement brusque de sujet. Des forces armées, des démons, quoi? Qu'avez-vous vu de plus...?

Elle arrêta de parler quand elle vit que Nessa approcha un peu plus. Ainsi il s'excusa en personne. Elle jeta un vif coup d'oeil à Gwellaouen qui retenait un rire, et sourit à son tour. Elle plaça une main devant sa bouche pour étouffer elle aussi un petit ricanement sans malice. Comment en vouloir à quelqu'un qui lui devait la vie sauve? Venant de la part du guarde du corps de la reine, cette déclaration sonnait néanmois quelque peu étrange, mais Erawiel ne put s'empêcher d'apprécier. Elle n'oubliait pas ses paroles blessantes dites plus tôt dans la soirée, mais tant de passion et de dévotion amusait en quelque sorte l'elfe noire. Elle fit un clin d'oeil aguicheur à Nessa, histoire de le confondre un peu et ajouta:

-Vous savez, les hommes de caractère ont toujours su me divertir.

Elle ria encore un peu avant de voir que Gwellaouen semblait préoccupée. Reprennant du sérieux, elle revint au sujet de la menace.

-Vous devez savoir que je ne retournerai jamais à Dalaryl, pas même pour leur porter cette nouvelle, car ce n'est rien d'autre que la mort qu'il m'attend de l'autre côté de ses murs. Et comme en dehors de ce monde de pierre, personne ne prendra au sérieux les dires d'une elfe noire, je ne vous suis d'aucune utilité avec cette information entre les mains. Je tenais à vous en avertir.

Erawiel disait vrai. Mais elle ne disait pas tout. Il était sans contredit que personne n'écouterait ses propos, soit. Cependant, aux yeux de la mage noire, personne ne méritait de savoir de toute façon. Après tout, elle n'avait personne à protéger, personne à représenter, donc rien d'autre que sa peau à défendre. Elle repensa encore aux autres membres de sa race, enfermés dans la cité sous-terraine. Si seulement la mal qui se répendait sur Éléakli pouvait les anéantir, un par un, jusqu'au dernier... Une telle pensée mit un baume sur ce qui servait de coeur à Erawiel. Une douce et lente agonie pour ceux qui lui faisait subir de même depuis déjà trop longtemps. quel sentiment de satisfaction ce serait alors, si retournant à son pays natal, la seule vue qui s'offrirait à elle n'était que cadavres et cendres.

La nécromancienne sorti de ces secoua la tête pour penser à autre chose. Premièrement, elle n'avait toujours aucune idée du genre d'ombre qui faisait sombrer le continent dans le mal. Deuxièmement, elle se dit que même si elle apprenait qu'elle était la dernière de sa race à respirer, jamais elle ne retournerait sur ses pas. Jamais elle ne ferait demi-tour pour revoir son pays, peu importe la cause.

Un des guardes commença à s'impatienter et lacha un long soupire... et reçu un faible coup de coude dans les côtes. Rien pour faire mal, juste pour le remettre à sa place.

-Dites, vous ne voyez pas qu'on discute de choses importantes, ici? gronda la drow.

Marmonnant quelques injures à l'endroit du pauvre guarde, elle se retourna à nouveau vers ses antagonistes. Elle regarda alternativement Gwellaouen et Nessa, ne sachant pas trop quoi rajouter. Peut-être valait-il mieux ne rien dire qu'en dire trop dans ce genre d'occasion... Mais elle voulait en savoir plus sur cette menace.